Paris
Des producteurs angevins fiers de leur savoir-faire au Salon de l’agriculture
Le Salon de l’agriculture se tient jusqu’au 7 mars à la Porte de Versailles. Les éleveurs angevins y sont venus en nombre faire la promotion de leurs races et de leur métier.
Ouvert samedi 27 février, le Salon de l’agriculture a donné encore une fois aux éleveurs angevins l’occasion de briller sur les podiums. Mardi, journée des rouges des prés, l’élevage Chéné a remporté un doublé gagnant grâce à Violette, championne 2009 et rappel de championnat cette année et à Titoune, qui sort championne 2010. Plus lourd animal du salon, avec ses 1 261 kilos, « Titoune est une excellente mère à taureau, qui affiche de belles performances d’élevage, un âge au premier vêlage de 35 mois, un intervalle vêlage-vêlage de 367 jours », a souligné Albéric Valais, directeur de l’OES rouge des prés, qui orchestrait le concours. La nouvelle championne a déjà, derrière elle, une belle carrière sur les podiums : championne au National de Chemillé en 2008, rappel à Bressuire en 2009.
« Nous ne nous attendions pas à ce qu’elle soit la plus lourde, expliquait Joseph Chéné. Nous avons fait une préparation normale et nous avions de bons espoirs sur cet animal ». Dans la race, quatre élevages du Maine-et-Loire participaient au concours avec sept bêtes : Chéné (Bécon-les-Granits), Gervais (Saint-Paul-du-Bois), Douet (Châtelais) et Daillère (Seiches-sur-le-Loir).
Mardi, c’était également le jour du concours parthenais : l’éleveur de Trémentines, Denis Legay, s’est distingué en remportant le Challenge national racial. « Une participation au salon, résumait l’éleveur, ce sont cinq mois de préparation alimentaire et un mois de dressage ». Deuxième Angevin à présenter des parthenaises, Philippe Charbonnier (EARL la forêt de Bonamy), se classe 3e en section mâles avec Acajou. À signaler aussi en race à viande, la deuxième place en jeune vache suitée pour Violette, charolaise de l’EARL Sallé, de Corzé.
Un travail de pédagogie
En jersiaise, autre race où l’Anjou est fort bien représentée, aussi bien avec des animaux qu’à travers les produits laitiers, le concours se déroulait mercredi après-midi. Jeune éleveur installé en 2006 à Vezins, Pierre-Yves Léger montait pour la deuxième fois à Paris, où il a mis en concours “2201”, vache danoise en 3e lactation, dotée d’une très bonne mamelle et produisant 4 840 litres de lait, à un TB de 55,2 et un TP de 41,4. « Je viens ici pour faire découvrir au public les qualités de la jersiaise, deuxième race laitière mondiale et une des meilleures pour la transformation, expliquait mardi Pierre-Yves Léger. J’apprécie beaucoup l’ambiance conviviale dans le groupe jersiais, où il n’y a pas de place pour l’esprit de compétition. » Dans la conjoncture laitière, la race a de beaux atouts à faire valoir, soulignait l’éleveur : « Les producteurs jersiais gagnent aujourd’hui entre et 60 et 80 euros en plus des 1 000 litres grâce à la qualité du lait ».
En contact direct avec les visiteurs, les agriculteurs ont ainsi eu à cœur d’expliquer les réalités de leur métier.
Éleveur de prim’hosteins, Jérôme Papin, de La Poitevinière, participait, lui, pour la première fois au concours. Il est venu trois jours avec sa vache Beausse et a apprécié de dialoguer avec les visiteurs en quête de réponses précises sur la crise du secteur laitier : « On nous interroge sur le prix du lait, sur nos coûts de production. Nous passons beaucoup de temps à expliciter nos contraintes. Nous effectuons un vrai travail de pédagogie auprès des citadins ». Le Gaec Feryn, de Durtal, présentait aussi des animaux et a obtenu un sixième prix de section avec Aquita Red, femelle jeune rouge prim’holstein.
L’Union caprine présente
Une délégation de quatre éleveurs de l’Union caprine 49 était présente la journée du mardi. À l’aide de dégustation de fromage, Pascal Vincent, Éric Rebours, Jessica Deslaunay, et Isabelle Crétin sont allés à la rencontre des visiteurs. La chèvre, un animal familier, certes, mais aussi une production à part entière qui se retrouve dans plus de 130 exploitations du département et qui dépasse cette année les 20 millions de litres. 4 % de la production sont transformés par les producteurs fermiers. Le reste est livré aux industriels de Vendée et de Poitou-Charentes. Pour Éric Rebours, producteur angevin, « cette première participation au Salon a permis de faire connaître la production caprine, d’expliquer le métier et les enjeux de la production. »
Le stand de l’Anjou
Cette année, le département du Maine-et-Loire disposait d’une dizaine de jours, contre un seul habituellement, pour mettre en valeur les atouts des productions animales et végétales grâce à la présence d’un stand de
100 m2 installé par le Conseil général. À un mois de l’ouverture (le 10 avril) de Terra Botanica, cet espace a permis d’assurer la promotion des filières. « C’est le lieu où mettre en avant nos atouts, nos enjeux, sans toutefois occulter les grandes difficultés qu’éprouve le secteur, aussi bien en animal qu’en végétal », comme n’a pas manqué de rappeler Jean-François Cesbron, président de la Chambre d’agriculture, présent mardi sur le stand “L’avenir pousse en Anjou”.
S.H.
Tous les concours ne sont pas terminés à l’heure de ce bouclage. Résultats des participants angevins dans la
prochaine édition.