Climat
Des trombes d’eau sur l’Anjou sèment le trouble sur les cultures
À l’exception du Baugeois, le reste du département a été plutôt mouillé depuis le début
de l’année. Les pluies orageuses de dimanche soir ont perturbé encore un peu plus les cultures.
orageuses de dimanche soir. « Des précipitations d’une intensité comparables à celles reçues en juillet 1994 sur la Vallée, commente un prévisionniste de Météo France. La région de Loiré a été la plus touchée avec des précipitations supérieures à 100 mm, tout comme une bande allant de Champtoceaux à Montfaucon-sur-Moine, et des points assez forts sur la Vallée, du côté de Saint-Mathurin-sur-Loire et Corné. » Ce qui préoccupe les agriculteurs, c’est aussi l’accumulation des précipitations depuis les
dernières semaines, perturbant les travaux et les cultures en place. « De janvier au 5 juin, 354 mm d’eau sont tombés sur Angers, note Météo France, c’est la 9e valeur la plus haute depuis soixante ans et ce n’est pas terminé ». Pour le seul mois de mai, des précipitations de 31,1 à 76 mm étaient relevées dans le département. Météo France signalait en effet mercredi que d’autres précipitations orageuses étaient encore attendues jusqu’en milieu de semaine prochaine, soit jusqu’au 14 juin. C’est la région des Mauges, d’un arc de cercle de Vihiers à Saint- Georges-sur-Loire, qui semble la plus touchée par cette accumulation de précipitations. Chez certains, la conduite des cultures, et notamment celle du maïs, est compliquée à gérer. Sur la Vallée, les pluies orageuses ont lessivé les sols et pourraient perturber la conduite du maïs semences. Selon Philippe Gautier, de Saint-Mathurin-sur-Loire, « ce qui nous inquiète aujourd’hui, c’est la plantation et la levée des rangs mâles. Si le mauvais temps continue, la production de maïs semences risque d’être affectée. » Du côté de Pellouailles-les-Vignes-Le Plessis-Grammoire, zone privilégiée pour les cerisiers, les arboriculteurs font grise mine. Les fruits, déjà peu nombreux cette année, ont été abîmés par les pluies de dimanche et montrent des signes de pourris-sement précoce. Si par nature, l’agriculture est soumise aux caprices de la météo, cette situation délicate méritait d’être signalée à la DDAF. Chose immédiatement faite. À l’issue du conseil d’administration, la FDSEA et JA 49 ont cosigné un courrier d’alerte et d’information à l’administration. Entre les aléas climatiques et les obligations réglementaires, la conduite des cultures devient en effet parfois bien compliquée. Si on ne sait encore ce que sera l’été, avec ou non une sécheresse, les premiers semis de maïs d’un bon quart du département risquent, de toutes façons, de ne pas bien lever avec comme conséquences des rendements aléatoires de fourrage en fin d’été.
Hélène descloux
Pas de fauchage des jachères pour les fourrages
Le conseil d’administration de la FDSEA déplore le refus de la DDAF d’accorder l’utilisation des jachères y compris dans les zones qui ont manqué d’eau les dernières semaines. Avec le niveau de précipitation enregistré sur le département depuis le début de l’année, il n’y a pas de raisons objective de demander un fauchage globale des jachères sur le département. Toutefois, la FDSEA souhaitait de la souplesse pour une partie nord-est du département. Souhait qui n’a pas été entendu. En effet le Baugeois, contrairement aux autres régions, a reçu peu de précipitations depuis le début de l’année. Certains éleveurs, dont les semis de maïs ne lèvent pas, ont fait ou souhaiteraient faire, une demande individuelle à la DDAF, photo à l’appui. Or, même dans ces cas isolés, la DDAF a exprimé son refus total d’étudier toute demande de ce type dans le Maine-et-Loire.