Directive nitrates : des points à améliorer
Les élus de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire se sont exprimés sur le programme de la nouvelle directive nitrates. Globalement d'accord avec le projet de texte, ils pointent les conséquences de certaines mesures sur l'environnement et l'élevage.
Les élus de la Chambre d'agriculture des Pays de la Loire se sont exprimés sur le programme de la nouvelle directive nitrates. Globalement d'accord avec le projet de texte, ils pointent les conséquences de certaines mesures sur l'environnement et l'élevage.
François Beaupère a présidé la dernière session de la chambre régionale des Pays de la Loire “ dans cette configuration”, lundi 27 novembre, à Angers. Suite à l'acceptation du processus de fusion par les cinq chambres départementales, une nouvelle entité verra le jour en janvier 2024. En attendant la signature des décrets officiels, l'organisme consulaire - qui aura un nouveau numéro de Siret- a présenté son budget prévisionnel aux élus. “Dans les investissements sont notamment prévus l'aménagement de salles de formation à la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, mais aussi la rénovation thermique des bâtiments, précise le président. C'est un chantier sur lequel nous devons avancer d'ici 2030”.
Flexibilité attendue
D'autres échéances sont attendues en janvier, telle la signature de la directive nitrates PAR 7. Ce programme d'actions régional, dont le texte est en cours de consultation publique jusqu'au 17 décembre, contient des mesures qui ont globalement “reçu un avis favorable du bureau de la chambre régionale”, comme celle introduisant la notion de “flexibilité agro-météorologique” permettant d'avancer de deux semaines la période des épandages. “Il faudrait d'ailleurs que ce dispositif existe par défaut, défend Denis Laizé, président de la chambre d'agriculture du Maine-et-Loire. Les agriculteurs ont autre chose à faire que de remplir des demandes de dérogation”.
Développement de la ripisylve
Mais trois mesures suscitent des réactions, dont celle concernant le maintien et surtout le développement de la ripisylve le long des cours d'eau. “L'obligation de pratiques permettant le développement de la ripisylve en cas d'absence est une vraie contrainte dans bien des situations, principalement pour l'entretien des cours d'eau”, soulignent les élus. Un entretien d'autant plus nécessaire “dans les secteurs de polders afin d'éviter les risques d'inondation qui virent à la catastrophe”, insiste Nicole de Bersacques, représentant les propriétaires ruraux. Suite au refus par l'administration de la proposition de la Chambre d'agriculture d'ouvrir une expérimentation sur ce sujet, un groupe de travail s'est mis en place afin de rédiger un guide et des fiches techniques pour clarifier le rôle des agriculteurs et rappeler les règles de contrôle aux agents de l'administration. “Ces documents devraient être prêts en février”, précise Yoann Corvaisier, responsable du pôle agriculture et qualité de l'eau.
Parmi les 10 nouvelles zones d'actions renforcée inscrites dans le PAR 7, celle du captage de Saffré (44) interroge les élus de la chambre régionale. "Un seul des deux forages de cette ZAR présente des percentiles supérieurs à 40 mg/l, sans jamais dépasser les 50 mg/l, explique Yoann Corvaisier, rappelant que, sur ce territoire, "les agriculteurs sont engagés dans une forte démarche de réduction de l'usage des produits phytosanitaires". De plus, sur ces zones, le plafond de la balance globale azotée (BGA) serait de 30 kg d'azote/ha. Un plafond "trop bas" qui pourrait "pénaliser les élevages spécialisés" selon les représentants ligériens qui préconisent plutôt une limite à 40 kg d'azote/ha.