Du soja bio africain pour les volailles françaises
Afdi Pays-de-la-Loire et la coopérative Terrena lancent un partenariat pour approvisionner en soja bio produit au Burkina Faso, les élevages de volailles des adhérents de la coopérative. Ce projet, qui associe solidarité, écologie et économie, était présenté mercredi au Campus de Pouillé aux Ponts-de-Cé.
Au 1er janvier 2021, les monogastriques bio devront être nourris avec des aliments
100 % bio. Avec cette nouvelle obligation, les besoins en soja bio vont augmenter. Pourquoi ne pas aller chercher une partie de ce soja en Afrique ? Le sujet a été abordé lors d’une table ronde organisée mercredi après-midi, au Campus de Pouillé (Les Ponts-de-Cé, Maine-et-Loire), par des étudiants en BTS APV (Agronomie et productions végétales).
Le partenariat mis en place par Afdi (Agriculteurs français et développement international) et Terrena y a été expliqué. Ce projet démarre tout juste : un premier lot de 100 tonnes de graines de soja bio va être expédié dès la récolte, en fin novembre-début décembre. « Les semis ont été réalisés en juillet, et la culture a bénéficié de la saison des pluies », explique Bertrand Métayer, animateur Afdi PDL. Ces 100 premières tonnes ont été produites par 100 paysans burkinabé, sur 1 ha chacun. Terrena assurera la trituration du soja en France, afin de proposer un produit stable et régulier pour ses adhérents.
Sécurité alimentaire et fertilité des sols
Ce partenariat se fait alors qu’une filière soja est en train de se développer au Burkina : « le ministère de l’Agriculture burkinabé s’est engagé avec la fondation Avril et l’association Agropol à faire monter la production de soja de 20 000 à
100 000 tonnes à l’horizon 2022 », explique Marcel Briffaud, administrateur Afdi.
Le soja est cultivé à la fois pour améliorer la sécurité alimentaire et la fertilité des terres. Afdi a mis en relation des acheteurs de Terrena avec des producteurs locaux. Le but, à terme, est que le soja burkinabé alimente la filière locale de production de volailles (poules et poulets, œufs), qui se développe beaucoup au Burkina. Le soja se consomme aussi de plus en plus pour l’alimentation humaine. Le marché avec Terrena est donc un marché « transitoire ». Mais pour l’instant, une partie de la production peut prendre le chemin de l’export, permettant ainsi de procurer un pouvoir d’achat aux paysans burkinabé.
S.H.