Eleveur, un « métier qui a du sens »
Interbev a organisé une conférence de presse, vendredi 22 janvier, sur l’exploitation de Clément Traineau, à Neuvy-en-Mauges, pour évoquer l’enjeu crucial du renouvellement des générations en élevage de bovins allaitants.
Interbev a organisé une conférence de presse, vendredi 22 janvier, sur l’exploitation de Clément Traineau, à Neuvy-en-Mauges, pour évoquer l’enjeu crucial du renouvellement des générations en élevage de bovins allaitants.
Etre éleveur en viande bovine, c’est exercer « un métier qui a du sens. Je contribue à une alimentation de qualité pour les consommateurs tout en valorisant la terre et notre terroir », résume Clément Traineau, jeune agriculteur installé en 2017 et signataire du Manifeste Interbev Pays de la Loire. Du sens oui, mais pourtant, si rien n’est fait, le métier pourrait être voué à disparaître, faute de relève suffisante, prévient l’interprofession Interbev. C’est un cri d’alarme qu’elle lance à l’attention des élus et de la société. En Pays de la Loire, le taux de renouvellement en agriculture est de 50 %, mais « il n’est que de 35 % en viande bovine », a rappelé Lydie Bernard, conseillère régionale. Dans les Mauges notamment, la menace d’une “céréalisation” pèse sur le territoire, avec la perte de dynamisme rural que cela engendrerait.
La rentabilité, frein numéro 1
Mais pour pouvoir renouveler les générations, il faudra installer des jeunes et que ceux-ci puissent vivre de leur métier, et c’est là que le bât blesse : « le premier frein à l’installation en viande bovine est la rentabilité, souligne Clément Traineau, qui est aussi secrétaire général de JA 49. Il y a un important travail à faire pour l’organisation de la filière pour mieux répartir la valeur ajoutée. Le montant du capital à apporter est certes important, mais il n’est pas en soi un frein, s’il y avait une rentabilité derrière », estime-t-il. Sébastien Valteau, président d’Interbev, évoque aussi la réticence des banques qui « sont d’accord pour financer sur des courtes durées, 5 à 7 ans, mais pas sur des durées plus longues ».
La contractualisation, indispensable
Pour sécuriser des installations en viande bovine, il faut, non seulement, une grande rigueur vis-à-vis des coûts de production, des investissements maîtrisés, mais aussi et surtout une assurance sur les débouchés, par l’établissement de contrats tripartites agriculteur-transformateur-distribution. « La contractualisation en quantité et en prix est nécessaire », a martelé Sébastien Valteau. Chez Clément Traineau, les vaches sont élevées selon le cahier des charges Label Rouge Blonde d’Aquitaine, mais comme leur commercialisation ne repose sur aucun contrat, ce sont seulement 3 animaux qui ont été réellement valorisés en label depuis son installation...
Les Mauges, territoire pilote
La Région Pays de la Loire mise sur l’émergence d’idées et d’initiatives en proximité. C’est ainsi que les Mauges ont été désignées comme territoire pilote pour 2021 et dotées, par la Région, d’une enveloppe de 25 000 euros. Un travail est entamé avec Mauges Communauté, la Chambre d’agriculture et les Jeunes agriculteurs, afin d’innover pour augmenter le taux de renouvellement. Avec l’espoir que les installations en viande bovine, comme celles de Clément Traineau, ne restent pas des exceptions.
S.H.