En Anjou, la vente directe impactée par la crise
En vente directe, la situation se complique pour certaines filières, et les producteurs s’inquiètent de mesures plus drastiques.
Au Drive fermier d’Angers, le nombre de commande a augmenté d’une trentaine par rapport à avant la crise. « Les gens ont le temps, et préfèrent acheter en vente directe », témoigne Isabelle Lore, la présidente. La vente directe reste pour le moment autorisée, sous certaines conditions, telles que le respect des consignes sanitaires. à Horti-Passion, Jérôme Dénécheau a constaté également une augmentation des commandes sur son activité maraîchère. Cette exploitation est uniquement en vente directe, à Ingrandes-sur-Loire, mais réalise 80 % de son chiffre d’affaires en vente de plants, interdits car jugés non indispensables. « Si on est confiné jusqu’à mi-mai, le commerce, il est fini », s’inquiète-t-il.
L’arrêt du para-agricole ?
Globalement, si l’activité de vente directe peut avoir tendance à augmenter, elle constitue rarement l’unique moyen de commercialisation des produits. Et les producteurs sont dans le flou. « On s’inquiète pour tout ce qu’il y a autour de nos productions », témoigne Isabelle Lore. à Valanjou, Freddy Jacquet, propriétaire des Cerfs de la Fardelliere, ne peut plus transformer ses bêtes, son boucher ayant exercé son droit de retrait. « Je vais me retrouver avec des animaux un an de plus à nourrir », témoigne-t-il. L’activité visite pédagogique et restauration s’est également arrêtée dans cette exploitation. Un potentiel manque à gagner de 10 000 €. « On passe notre temps à avoir des appels pour décommander les réservations ».
Des filières en grande difficulté
« S’ils ferment les marchés, ce sera un deuxième coup de massue, après l’arrêt de la restauration hors domicile, pour nos grossistes », alerte Franck Bourasseau, président du Min d’Angers. Là-bas, les situations sont diverses, mais les entreprises « souffrent ». Pour les filières fraises et asperges, placées en crise conjoncturelle par France AgriMer*, « les grossistes ne vont plus avoir la capacité de gérer les stocks », prévient Franck Bourasseau. Autre filière dûrement touchée, les ovins. Philippe Rosier est éleveur à Brain-sur-Longuenée. Sa femme étant infirmière, il approuve les mesures, mais confie qu’il « va avoir du mal à s’en remettre ». « Il y a de l’entraide. Au Min, les grossistes mutualisent », confie Franck Bourasseau.