Économie
En Maine-et-Loire, une progression des revenus en 2007-2008
Selon l’étude de groupe réalisée par la Chambre d’agriculture et l’Afga sur
des exploitations ayant clos leur exercice en 2008, la hausse est de 12 % en moyenne.
La semaine dernière nous annoncions un revenu agricole français en baisse de 20 % sur l’année 2008, selon les calculs de la Commission des comptes de l’agriculture. Les chiffres rendus publics hier par la Chambre d’agriculture et l’Afga pour le Maine-et-Loire laissent apparaître une amélioration de 12 % en moyenne, pour la seconde année consécutive. Le résultat courant atteint 18 647 euros par UTA (Unité de travailleur agricole), c’est-à-dire 2 000 euros de plus que l’année passée. Pourquoi un tel décalage par rapport aux chiffres nationaux ? Avant tout parce que les chiffres nationaux portent uniquement sur l’année 2008 alors que les données départementales prennent en compte des exercices clos en 2008, mais commencés pour certains d’entre eux en 2007. Les chiffres Maine-et-Loire proviennent de l’étude de groupe réalisée chaque année sur 1 800 exploitations par l’Afga et la Chambre d’agriculture. « Cette étude porte sur des exploitations dont la date de clôture de comptes est comprise entre le 1er janvier et le 31 décembre 2008, donc pour certaines d’entre elles une partie de leur comptabilité se situe en partie sur 2007 », soulignent Jean-Paul Piet, président de l’Afga, et Laurent Lelore, responsable du pôle conseil aux entreprises de la Chambre. La très bonne année en lait et en céréales mais aussi en arboriculture, où le revenu s’est relevé après plusieurs années difficiles, explique donc ces résultats. « C’est d’ailleurs parce qu’ils avaient bénéficié de cette bouffée d’oxygène en 2007-2008 que la crise actuelle est ressentie avec autant d’acuité chez les éleveurs », ajoute Laurent Lelore. En lait, selon l’APCA (Chambres d’agriculture), les pertes déjà observées en 2009 sont très supérieures à la hausse de 2008. Les simulations font apparaître une chute de revenu comprise entre 26 et 40 % par rapport à celui de 2007, avec un prix moyen annuel de 280 euros/litres.
Volatilité des prix
« Les revenus restent quand même globalement faibles », nuance Jean-Paul Piet. La légère embellie survenue fin 2007-début 2008 est due essentiellement à l’augmentation du prix du lait et des céréales. Depuis, les prix sont de nouveau à la baisse. Les revenus en viande bovine sont quant à eux en chute libre depuis trois ans : ils ont été divisés par deux entre 2006 et 2008. Les producteurs de porcs connaissent une chute de revenus « jamais vue depuis dix ans, avec un chiffre de – 14 000 euros en 2008. Nous étions habitués à un marché du porc très cyclique mais les prix n’étaient jamais rendus aussi bas », précise Jean-Paul Piet. « C’est la dérégulation des marchés qui se fait sentir concrètement », commente-t-il.
« La volatilité qui apparaît dans les courbes montre bien que l’on entre dans un nouveau contexte », souligne Laurent Lelore. La situation diffère selon les filières. Ainsi les ateliers volailles (résultats courant de 12 930 euros en 2008) présentent eux, des résultats plus réguliers avec des amplitudes modérées, « qui s’explique en grande partie par le système d’intégration des éleveurs dans la filière », souligne l’étude de groupe. Les résultats des grandes cultures (20 895 euros) et des semences (23 022 euros), en forte augmentation en 2008 évoluent de concert. L’arboriculture (43 754 euros en 2008, 40 800 en 2007 mais… – 1652 en 2006) connaît de fortes variations en fonction de la conjoncture des marchés. Les résultats de la filière viticole (18 400 euros), en baisse continue depuis dix ans, sont eux plus stables.
De plus en plus de capitaux investis
Grâce à cette étude de groupe, on constate aussi, année après année, que les exploitants prennent de plus en plus de risques financiers. Il y a dix ans, le capital par exploitation était de 137 000 euros par exploitation, avec un revenu de 16 000 euros. Aujourd’hui le capital atteint 191 000 euros en hausse de 39 %) et le revenu moyen est de 18 000 euros (en hausse de 15 %).
S.H.