Sécheresse
A Epieds, l’irrigation enclenchée depuis un mois déjà
Le Gaec Butet a commencé à irriguer ses surfaces en blé le 1er avril et doit aujourd’hui implanter maïs et tournesols dans des conditions compliquées. Autant dire que les pluies tombées cette semaine les bienvenues.
Le Gaec Butet a commencé à irriguer ses surfaces en blé le 1er avril et doit aujourd’hui implanter maïs et tournesols dans des conditions compliquées. Autant dire que les pluies tombées cette semaine les bienvenues.
« La dernière pluie ici date du 10 avril, nous avions eu 9 mm ! », expliquait, lundi 3 mai, Valentin Butet, installé avec son père dans le Sud Saumurois, en vaches allaitantes et céréales. Depuis, entre mardi et jeudi, la ferme a enregistré une vingtaine de millimètres d’eau. Le jeune agriculteur garde précieusement les relevés de pluviométrie effectués sur la ferme depuis 1989. Depuis début janvier 2021, il est tombé 140 mm, essentiellement concentrés en janvier et février. . « En 2019 et 2020, nous avions cumulé 160 mm au 1er mai, beaucoup mieux répartis sur les 4 premiers mois de l’année ». Le manque d’eau, associé à des vents forts et séchants, a d’ores et déjà compromis une partie de la récolte de blé. Dans une parcelle tourbeuse située en bordure du canal de la Dive, l’agriculteur constate que la terre est craquelée comme en plein été. Les surfaces en herbe sont aussi affectées. « Dans certains terrains sableux, l’herbe est grillée comme en juillet, constate Valentin Butet. Depuis une semaine, les vaches ont commencé à consommer le foin prévu pour cet été ». Le Gaec n’a donc pas attendu pour déclencher l’irrigation.
Les premiers tours d’eau ont commencé au 1er avril. Il était temps. « Les cultures auraient mérité un arrosage dès le 15 mars, mais les tarifs d’électricité pour la pompe sont dissuasifs avant le 1er avril », explique-t-il. Tous les blés ne sont pas irrigables, mais une cinquantaine d’hectares ont reçu jusqu’ici deux tours d’eau (entre 20 et 25 mm chacun), ce qui permet de limiter les dégâts sur ces surfaces. L’impact diffère beaucoup selon les sols et les variétés.
Mon grand-père le dit souvent, il n’a jamais vu d’années comme cela. Et encore, nous sommes contents de pouvoir irriguer, cela sécurise nos cultures et nous rassure mentalement
L’exploitation se situe dans une zone géographique souvent épargnée par les pluies. Mais elle avait jusqu’ici rarement eu besoin d’autant arroser de manière si précoce. « Mon grand-père le dit souvent, il n’a jamais vu d’années comme cela. Et encore, nous sommes contents de pouvoir irriguer, cela sécurise nos cultures et nous rassure mentalement », souligne Valentin Butet. La ferme irrigue à partir d’une réserve de 7 000 m2 alimentée par le canal. Un réseau enterré couvre 160 ha, mais en réalité une petite centaine d’hectares sont irrigués : environ 50 ha de blé, 30 ha de maïs et 15 ha de tournesol.
Maïs et tournesol : des difficultés à lever
L’exploitation, située dans le bassin de la Dive, doit s’adapter aux mesures d’étiages : « c’est devenu monnaie courante, note l’agriculteur. En 2019, nous avions eu une interdiction totale du 6 juillet jusqu’à octobre. Pour les maïs, cela avait été la catastrophe. L’an dernier, nous avons dû réduire le volume, mais nous n’avons pas subi d’interdiction ». Déjà, la sécheresse actuelle complique les semis de maïs et de tournesol : « les sols sont secs. Nous semons un peu plus profond pour trouver de l’humidité. Mais ça met davantage de temps à lever, et les corbeaux et pigeons ont plus le temps de manger les graines. C’est la double peine ! Nous espérons donc qu’il y ait de l’eau en mai, de manière régulière ».
S.H.