Céréales
Et à la fin...une piètre récolte
La récolte des céréales se termine enfin dans le Maine-et-Loire. Compliquée depuis les semis, cette campagne se conclut avec de mauvais résultats, surtout pour les orges et les blés.
Certes en ce début du mois d'août, il reste encore quelques parcelles non récoltées dans le Maine-et-Loire. Mais le temps sec et chaud continu de cette dernière semaine a permis aux agriculteurs et entrepreneurs de moissonner le gros des surfaces de céréales dans de bonnes conditions. À l'heure du bilan dans les silos de collecte, la moyenne des rendements est mauvaise.
50 q/ha en orge
"Si on ajoute au manque de surface la perte de rendement, cela donne une baisse globale de la collecte d'été de 40 %", indique Sébastien Beauvallet, responsable de la collecte à la CAPL. Une baisse "très marquée en orge fourragère" notamment pour la coopérative qui annonce - 50 % en volume. "Les éleveurs ont implanté plus d'orge de brasserie, pour récupérer la paille, mais cette hausse de surface n'est pas suivie par les rendements qui tournent autour de 50 q/ha", dit-il. En orge, les mêmes résultats sont enregistrés dans les silos d'Anjou Maine Céréales et des établissements Pelé.
Qualité hétérogène
"C'est une piètre récolte où il n'y a ni la quantité ni la qualité", résume en effet Denis Pelé. En blé, la collecte du négociant candéen se situe en moyenne à 50 q/ha avec 74 de PS et 11,2 en protéines. Eric Clavreul, responsable technique d'AMC, qui " n'a jamais vu une aussi mauvaise année", constate néanmoins une hétérogénéité dans les lots. "Si les résultats des céréales semées avant le 20 octobre ne sont pas bons, autour de 50 q/ha en moyenne, ceux des céréales semées lors de la fenêtre météo favorable de fin novembre sont meilleurs, autour de 70 q/ha", note-t-il. Hétérogénéité aussi du côté de la qualité comme le souligne Sébastien Beauvallet. "Nous avons collecté des lots de blé à 80 en PS et 12,5 en protéine, et d'autres à 72 en PS et 9,5 en protéines, rapporte-t-il. Cela va représenter un important travail en silo pour obtenir une moyenne correcte". La CAPL annonce une baisse de 35 % de son volume de blé cette année.
Tri des lots nécessaire
Le colza semble s'en sortir "le moins mal" dans cette campagne. Dans le nord du département, AMC observe une moyenne à 27 q/ha, la CAPL, à l'est, entre 22 et 23 q/ha et les établissements Pelé, à l'ouest, plutôt autour de 19 q/ha. "Pourtant les semis se sont bien déroulés et les surfaces implantées ont augmenté", commente Sébastien Beauvallet qui voit une baisse de 25 % de la collecte de l'oléagineux.
Malgré les conditions météo, les séchoirs n'ont pas beaucoup fonctionné dans les silos. En revanche, l'opération de tri est nécessaire pour nettoyer des lots relativement sales. "Et pourtant, on s'attendait à pire vu l'état des parcelles, reconnaît le responsable de la CAPL. Les agriculteurs et entrepreneurs ont bien réagi avec de bons réglages de machines".
Le marché intérieur privilégié
Dernier point noir de la campagne : les prix. "Malheureusement pour les agriculteurs, les prix des céréales ne bougent pas, déplore Éric Clavreul. Cela va être compliqué pour eux". Les négociants comptent sur le marché intérieur " qui porte plus". "Pour la première fois, nous avons fait zéro vente sur le portuaire, déclare Sébastien Beauvallet. Nous avons privilégié nos volumes de blé pour les filières meunières". Et les importants volumes 2023 en blé et orge n'ont pas été engagés à l'export : la CAPL les a redirigés vers le marché de l'aliment pour bétail français.