Faciliter l’accès des jeunes au foncier
L’AG de JA Pays-de-la-Loire, mercredi 6 avril à Angers, était consacrée au foncier. Le syndicat propose de nombreux outils pour le préserver et pour en faciliter l’accès.

Sébastien Richard, agriculteur en Alsace, responsable du dossier foncier chez JA, l’a rappelé lors de l’assemblée générale de JA Pays-de-la-Loire, le 6 avril à Angers : l’enjeu de préservation des terres fertiles est vital. « Depuis 50 ans, la France a perdu 25 % de sa SAU ». Un phénomène incidieux, et difficilement perceptible.Comment concilier dynamisme démographique et économique de la région des Pays-de-la-Loire, une des plus attractives de France (+ 950 000 habitants d’ici 2040), et l’économie de foncier ? « La région est pointée du doigt comme la plus mauvaise élève en matière de foncier, puisqu’elle consomme le plus de mètres carrés par habitant », a rappelé Thomas Blot, responsable du dossier à JA Pays-de-la-Loire. JA formule des propositions pour redensifier l’habitat et les zones artisanales et commerciales. Le syndicat veut, notamment, renforcer le rôle des responsables syndicaux sur les zonages, a souligné Thomas Blot : « les agriculteurs doivent s’inscrire sur les listes électorales ». Il faut aussi « réussir à mettre en place des cellules de vigilance et à faire des commissions intercommunales, pour s’organiser entre professionnels de l’agriculture face à un projet ». Et plaider pour la prise en compte du potentiel des terres agricoles dans les choix de développement : l’impact ne sera pas le même d’implanter une ZI sur des terres à 70 qx/ha ou à 30 qx/ha de blé. La compensation agricole à construire Il y a quelques jours, le 1er avril, est paru un décret à la Loi d’orientation agricole, sur la compenstion agricole : « tout reste à construire », souligne François Beaupère, président de la Chambre d’agriculture de Maine-et- Loire et référent foncier au niveau de l’APCA. L’idée est de trouver des solutions pour compenser la perte de territoire agricole (dont l’impact ne se limite pas au foncier et à une question de protocole d’éviction), et de retrouver de la valeur ajoutée (par de la transformation par exemple). « Dans la région, certains départements ont déjà réfléchi à la question avec des maîtres d’ouvrages, dans le cadre de projets d’envergure, un parc d’attraction au nord du Mans (plus de 200 ha ) et l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes avec plus de 2 000 hectares concernés », précise François Beaupère.
Agir sur les relations fermiers-propriétaires Comment faciliter l’accès du foncier aux jeunes ? L’autre volet du travail des JA, c’est le statut du fermage, et les relations entre bailleurs et fermiers. Un rouage essentiel : « ce sont des relations entre les gens qui font réussir ou échouer des projets », a résumé Matthieu Herguais, vice-président de JA Pays-de-la-Loire. Ces gens, ce sont les bailleurs, qu’ils soient eux mêmes exploitants agricoles ou non, et les porteurs de projets. Il faudra être inventif, « trouver des idées sur le terrain pour éradiquer les problèmes d’entente », poursuit Matthieu Herguais.
Retrouvez l'intégralité de l'article dans l'Anjou agricole du 8 avril 2016