Communication
Ferme en ville : les consommateurs ont rendez-vous avec l’agriculture
Ce vendredi 12 juin, puis tout le week-end, se tient, à Nantes, Ferme en ville de la FRSEA des Pays de la Loire. Les citadins vont profiter d’une ferme géante en plein cœur de la cité.
Depuis maintenant douze ans, lors d’un grand week-end de fin mai ou de début juin, les agriculteurs des Pays de la Loire viennent à la rencontre des Nantais. Le grand chapiteau de 1 600 m2 de Ferme en ville devient alors un lieu où il fait bon se retrouver, pour s’abriter de la pluie comme du soleil, et surtout pour communiquer, échanger, partager autour de l’agriculture régionale.
« À Ferme en ville, nous évoquons toutes les agricultures, bio, label, raisonnée, standard, sans opposer les systèmes entre eux. Le consommateur a le choix », détaille Joël Limouzin, le président de la FRSEA des Pays de la Loire. « Nous sommes là pour expliquer aux gens d’où viennent les aliments qu’ils consomment, qui sont ceux qui les ont produits, et aussi comment ils les ont produits. Le “comment” devient de plus en plus important aujourd’hui. »
Campagne sur les métiers de l’agriculture
« Nous pouvons parler de tout, sans tabous », assure Joël Limouzin. « Sans polémique et en toute transparence. Et avec honnêteté : oui, on peut dire qu’il y a eu des excès, des erreurs, par exemple, en matière d’arrachages de haies ; mais que l’on essaye de les réparer. » À Ferme en ville, le grand public a, en face de lui, des professionnels, venus de la région entière et représentant au mieux la diversité des productions : une quinzaine d’agriculteurs, tous bénévoles et motivés, seront ainsi mobilisés chaque jour.
Cette année, en plus de communiquer sur l’agriculture en général, Ferme en ville rejoint les grandes campagnes de communication orchestrées à l’échelle régionale et nationale sur les métiers de l’agriculture. Y seront donc évoqués la diversité de ces métiers (plus de 200), leur capacité à accueillir des profils très variés, leur remarquable adaptation à la demande : « Plus de 90 % des gens qui rentrent dans une filière de formation agricole trouvent du travail à la sortie », rappelle Joël Limouzin.
Cette communication sur les métiers est aussi l’occasion de rappeler la spécificité des secteurs agricoles et agroalimentaires : même en temps de crise, ils ne licencient pas. Et ce sont des emplois peu délocalisables. Pour Joël Limouzin, produire, transformer et consommer en un même lieu, c’est l’exemple même du vrai développement durable.
Concrètement, à Ferme en ville, le grand public peut déambuler à travers une vingtaine de stands, représentant de très nombreuses productions animales et végétales, et assister à un grand nombre d’animations (éclosion des poussins, tonte des moutons, traite des vaches et des chèvres, tétée des veaux…) Une quinzaine de classes nantaises bénéficient de visites guidées le vendredi après-midi, et un marché fermier s’installe sur place le samedi et dimanche.
Comme chaque année, la FRSEA a pu compter sur des partenaires pour cette manifestation. On retrouve ainsi, la Fédération de la boulangerie pâtisserie de Loire-Atlantique, fidèle à son stand où les enfants préparent avec enthousiasme des petits pains, l’interprofession Interfel, qui sera particulièrement mise en valeur, semaine Fraîch’attitude oblige, ou encore la Fédération des maisons familiales, en particulier l’Institut rural de Carquefou, dont les élèves pourront parler, par expérience, de l’ouverture à tous du secteur agricole : 65 % d’entre eux ne sont pas issus d’une famille d’agriculteurs.
Dans un contexte de crise
Malgré la crise ambiante, les turbulences que connaissent aujourd’hui les agriculteurs, et la colère et le désarroi qu’ils expriment en bloquant des centrales d’achat, Ferme en ville reste pour eux un évènement important. « On y tient, on en est fiers », assure Joël Limouzin. « Parce que nourrir les gens, proposer une alimentation de qualité accessible à toutes les bourses, c’est notre ambition et c’est important. Les consommateurs sont nos alliés. Les gens sont curieux, ont envie de savoir. On va pouvoir leur expliquer concrètement pourquoi on manifeste. Ferme en ville, c’est vraiment du relationnel : cela se passe toujours très bien. À chaque fois, cela nous conforte, cela nous regonfle ».
Catherine Perrot