Festi'élevage ou comment redonner à l'élevage ses lettres de noblesse
Belle démonstration à Chemillé, cette année encore, de la dynamique de l'élevage angevin. Une vitalité toutefois amoindrie par les effets de la sécheresse estivale et l'agri-bashing, toujours aussi virulent.
Avec ses 120 bêtes réunies sur le grand ring, le National Jersiaise a tenu promesse, consacrant de nombreux éleveurs de cette race laitière dont le Maine-et-Loire détient le record d'effectif (5 500 têtes). Principale ombre au tableau, le pessimisme ambiant sur la façon dont les éleveurs sont perçus par leurs concitoyens. Ou plutôt sur la façon dont ils pensent être perçus par ces derniers, au travers les critiques et les inexactitudes trop souvent véhiculées par les médias et les réseaux sociaux.
" Les feux en Amazonie ce n'est pas forcément de notre faute, la pollution on n'est pas responsable de tout, déclare amèrement le président de Festi'élevage, Benoit Cesbron, en direction du public juché dans les gradins. Nos animaux, on s'en occupe, on ne les maltraite pas. On passe énormément de temps avec eux, alors si on ne les aimait, cela ne marcherait pas... ".
Se relever des déboires estivaux
Si la fête de Chemillé est une " parenthèse agréable ", " un bol d'air " au dire des participants, comment passer outre les difficultés liées à la sécheresse de cet été... Le manque d'herbe a obligé beaucoup d'éleveurs à rester en ration hivernale et les silos de maïs ont été attaqués. Des prairies ont dû être ressemées. Outre les modes d'élevage ou encore le recours aux produits phytopharmaceutiques, le partage de l'eau demeure un point de friction sociétale. D'autant lorsqu'il est question d'irrigation. " Il faudra que l'on concilie les usages économiques avec les activités de loisirs et aussi, les besoins de la biodiversité ", appelle de ses voeux Pascal Gallard, représentant la Chambre d'agriculture à l'occasion des discours officiels, conforté par Christophe Dilé, maire de la commune de Chemillé-en-Anjou - " pour la dernière année ", a-t-il annoncé dimanche matin. Le conseiller départemental Hervé Martin, lui, rapporte s'être rendu à Saint-Augustin-des-Bois dans le cadre d'une commission décentralisée : " dans la vallée de la Romme, l'élevage a disparu. Les milieux s'y sont refermés. Sans élevage, pas d'environnement et sans environnement, pas de biodiversité... ".