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FNPFruits : une forte attente et des projets

Le congrès des producteurs de fruits, qui s’est tenu à Bourges les 7 et 8 février, a réfléchi aux moyens de regagner de la valeur ajoutée.

Les enfants mangent aujourd’hui quatre fois moins de fruits que leurs parents. Ici l’opération “Pommes au collège” qui s’est déroulée début février dans le département.
Les enfants mangent aujourd’hui quatre fois moins de fruits que leurs parents. Ici l’opération “Pommes au collège” qui s’est déroulée début février dans le département.
© AA
Investir la commercialisation des fruits à grande échelle, telle est la première proposition discutée et validée au cours de ce congrès. L'expérience de Grand Frais (30 magasins en 2002, 100 envisagés en 2008), celle aussi de l'Union de coop Cosama-Dorléane, dans le Cher, a démontré son intérêt économique : retour de valeur ajoutée via une meilleure maîtrise des circuits et une meilleure réponse à la demande des consommateurs. À l’appui également l'expérience de la filière Comté. La filière a pu se développer avec un bon retour financier grâce à des actions syndicales de distri-butions gratuites des produits. Elle s’est dotée pour cela de moyens, 60 % de son budget annuel, soit 620 millions d’euros.
Néanmoins, si le regroupement de l'offre est obligatoire pour renforcer le pouvoir économique et retrouver la valeur ajoutée perdue, Bruxelles entend bien veiller pour éviter les ententes. D’où l’importance de respecter les règles de la concurrence. Au delà, des contrats doivent être passés entre les acteurs pour garantir des niveaux de prix. Mais là-encore, le législateur rappelle que si les producteurs ne veulent pas voir les contrats dénoncés lorsque les prix de marché sont moins
élevés, ils ne doivent pas les dénoncer lorsqu'ils sont plus élevés. Investir dans la commercialisation permettra-t-il de retrouver la sérénité dans la filière… ?
 
Redécouverte des fruits
Augmenter la consommation des fruits, et créer un commerce des fruits et légumes durable, tel était l'enjeu des débats de la seconde table ronde.Tout l'enjeu est donc aujourd'hui d'accompagner la redécouverte de ces produits. Cependant, les intervenants ont montré l'intérêt d'inscrire cela dans une démarche durable, c'est-à-dire en favorisant et préservant la production locale. Ils répondaient ainsi à la fois à l'impératif santé : "moins les produits voyagent, meilleurs ils sont", mais aussi à l'impératif économie : "nos achats sont nos emplois". Des expériences mêlant les deux sont en cours à Nîmes.
Enfin, le congrès s'est conclu par une note plus dure, renforcé par un communiqué de presse le lundi 12 février. Yvon Sarraute, président par intérim, appuyé par Christian Pauleau, l’ancien président présent en tant que simple adhérent, a rappelé les engagements du ministre de l'Agriculture et du Premier ministre, notamment lors du  dernier Congrès de la FNSEA en mars 2006. Ceux-ci n’ont pas été tenus. Seule la moitié du plan a été mise en œuvre : la question est posée de la taxe Anaem sur les saisonniers, de la prise en charge revalorisée de l'assurance récolte, de l'équité de traitement dans l'exonération de la taxe sur le foncier non bâti… Les
producteurs ne sont pas tirés d'affaire.
ACTUAGRI

Point de vue  : « Des solutions économiques durables »

Bruno Dupont, secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de fruits et président de la Fédération départementale (FDPF) livre sa réaction sur le congrès de Bourges et dresse un bilan de santé de la campagne à mi parcours. 

Quel est votre sentiment au lendemain du congrès de la FNPF ?
Bruno Dupont : Concernant le plan arboricole, on est loin des promesses annoncées par
Dominique de Villepin l’an passé. La FNPF n’a pas manqué de le rappeler et a demandé à l’État (voir ci-dessus) de tenir tous ses engagements. Sur les débats, les différentes tables rondes ont
permis de montrer qu’il est possible de commercialiser de différentes façons. D’autres formules apparaissent en parallèle de la grande distribution pour répondre à un changement dans les actes d’achat des consommateurs. Demain il faudra aller vers un consommateur citoyen. Les producteurs vont devoir se repositionner sur ces approches différentes s’ils veulent capter ces plus-values. Dans tous les circuits de commercialisation, la production fruitière doit privilégier la complémentarité et la synergie.

Qu’est-ce qui ressort de ces échanges pour le Maine-et-Loire ?
Les producteurs et les élus de la région Centre, durement touchée par la crise, ont présenté la stratégie qu’ils ont développée ensemble pour redévelopper la filière arboricole. Nous aimerions, à notre tour, rebondir sur l’audit réalisé dans le Maine-et-Loire (voir ci-contre), pour mettre en place des actions avec la Région et le département. Il faut établir des solutions économiques durables pour sortir notre bassin de production de la crise.

Comment se déroule la campagne 2006-2007 à mi-parcours ?

Ca va un peu mieux que l’année dernière. Nous avons un peu plus de marges. Les fruits partent à des prix de saison raisonnables. Lors du Sival, nous avons senti un potentiel tout autre que l’an passé où des opérations avaient été retardées. Si le climat semble s’être amélioré, la prudence reste de mise. Nous ne sommes qu’à mi-parcours et nous gardons à l’esprit qu’il va falloir rembourser les prêts de trésorerie obtenus dans le cadre du plan arboricole. Les premières pommes de l’hémisphère sud vont arriver à la fin du mois, nous restons donc très vigilants.
Recueilli par DELPHINE JÉGO

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