Aller au contenu principal

Fourrages : une situation alarmante

Des prairies paillassons, des maïs qui n’épient pas : partout en Maine-et-Loire, le manque de fourrage devient une préoccupation majeure.

Maïs semés le 5 mai chez Florian Landreau, au Longeron.  Les plantes, hautes de 1,20 m seulement, commencent à se dessécher.
Maïs semés le 5 mai chez Florian Landreau, au Longeron. Les plantes, hautes de 1,20 m seulement, commencent à se dessécher.
© AA

« On est parti pour une année de sécheresse historique. En maïs, il ne manquait plus que ça, après le froid de la période de semis qui a rendu la germination difficile, et les attaques de corvidés. » Frédéric Robert, président du canton de Candé et vice-président départemental FDSEA, ne cache pas son pessimisme. Sur son exploitation de 82 ha en conversion bio (15 ha maïs, 15 ha méteil, 50 ha prairie, 2 ha sorgho, 60 VL), située en zone non irrigante à Angrie, les maïs « rentrent en fleur et les feuilles ne sont pas grillées... » En apparence. Parce que l’éleveur confesse ne plus être entré dans ses parcelles depuis 3 semaines, pour éviter de « se faire peur ». Côté herbe, ce n’est pas mieux : un vrai paillasson. « On n’a plus de stock, on nourrit les vaches comme si on était en plein hiver. On puise déjà dans les réserves futures de foin et ensilage. J’ai bien fait de réserver des hectares de maïs chez un copain en conventionnel. »

Au Longeron, Florian Landreau n’est pas mieux loti. Le président du canton de Sèvremoine élève 150 vaches allaitantes et 180 jeunes bovins (JB) limousins, sur une surface de 140 ha, dont 20 ha de blé et 32 ha de maïs. « Sur 15 ha les plantes n’ont pas épié ; elles ne mesurent pas plus de 1,60 m, alors qu’elles devraient être à 2,50 m à ce stade. Les feuilles sont desséchées, voire grillées par endroits. C’est en ce moment que le maïs a le plus besoin d’eau. Si ça continue on produira au mieux 6-8 tonnes de matière sèche / ha, contre 13 en année normale. Heureusement que depuis 4 ans, on a l’assurance récolte. » L’éleveur se demande s’il ne va pas devoir réduire le nombre de JB en engraissement l’an prochain. « Soit on va garder pour nous la part de récolte qu’on vend d’habitude – autrement dit ça nous fera 1 100 € / ha en moins dans la tréso, soit on va devoir acheter des céréales à l’extérieur. »

« D’habitude je broie 50 à 70 ha de paille, mais cette année j’ai tout récolté pour en avoir plus cet hiver », souligne Valéry Lebouc, du canton de Noyant. L’éleveur bio a redémarré l’affouragement de son cheptel, alors qu’il ne l’avait plus fait depuis 2015 en période estivale... Sur ses 60 ha de maïs, 35 sont irrigués. « Si on doit stopper totalement l’irrigation, c’est sûr, on va ensiler du maïs sans épis », confirme à son tour l’agriculteur installé à Auverse.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Megane Colineau, Aubin Maussion et Paul Asseray ont témoigné de leur parcours à l'installation.
Conseils aux futurs installés

Au forum à l'installation de JA49, jeudi 14 novembre, au Domaine du Matin calme (Juigné-sur-Loire), trois jeunes installés ou…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois