sécurité
Gendarmes et agriculteurs travaillent de concert
Coopérer avec la gendarmerie pour prévenir les vols.
En 2013 dans le Maine-et-Loire, 148 vols ont été recensés sur les exploitations agricoles. Sur les deux premiers mois de 2014, 34 vols sont comptabilisés. Encore ne s’agit-il que des méfaits déclarés. Rien ne semble échapper à ce phénomène : vol d’outillage, de métaux, de carburant, de produits phytosanitaires. Mais aussi de véhicules, comme ces trois tracteurs récemment pris en Maine-et-Loire et interceptés à l’approche d’Orléans, repérés grâce à leur GPS. Des vols d’animaux, de nuit ou en plein jour, sont également signalés. Chez Jacqueline Cottier, dans le Segréen, 290 volailles ont été enlevées, une infraction constatée par l’agricultrice “seulement au moment du départ des animaux à l’abattoir”.
S’imposer des règles internes
Pour lutter contre ces vols, la FDSEA travaille de concert avec la gendarmerie. C’est dans ce cadre que l’adjudant-chef Thierry Piveteau, de la Prévention technique de la malveillance, est venu répondre aux questions des agriculteurs, au conseil d’administration FDSEA du 11 avril. “Pour défendre les exploitations agricoles, et freiner au maximum une intrusion sur un site, il y a trois types de protections. La protection mécanique, la protection électronique, qui vient en complément de la première, ainsi que des mesures humaines et organisationnelles”, a détaillé l’adjudant-chef. L’organisation est essentielle : “il faut s’imposer des règles de fonctionne ment qui resteront internes à votre entreprise”, conseille-t-il. Notamment pour le rangement des clés de tracteurs ou de locaux phytosanitaires. “Ce qui importe, c’est surtout de mettre en place une protection cohérente”, note-t-il.
La convention signée avec la gendarmerie devrait aider les agriculteurs à adopter des consignes de sécurité et à faire remonter les informations, par le biais de SMS et de mails. Le gendarme a insisté sur la nécessité de porter plainte, quelle que soit l’ampleur des dégâts : “grâce à la plainte, les faits vont pouvoir être recoupés avec d’autres”. Prévenir au mieux les vols nécessite de “changer notre façon de raisonner, a souligné Jean-Marc Lézé, président de la FDSEA. Nous avons, jusqu’ici, un raisonnement très pratique, qui nous amène par exemple à poser des étiquettes sur les porte-clés. On n’a pas été habitués à gérer ce genre de situation.” De leur côté, les gendarmes admettent la difficulté de protéger certaines exploitations particulièrement isolées. Chaque exploitation est différente, il convient à chaque fois de trouver les solutions les mieux adaptées. “La difficulté porte surtout sur les animaux en plein air”, a fait remarquer Christiane Lambert, vice-présidente de la FDSEA. Qui suggère, par exemple, de “poser des barrières intermédiaires sur les chemins”. Des réunions seront organisées en petites régions prochainement, avec la participation des services de gendarmerie.
S.H.