Grippe aviaire : “Coup de massue” pour les éleveurs frappés par l'abattage
À Auch, devant la préfecture du Gers, département le plus durement touché par l'épizootie, quelques dizaines d'éleveurs et de chasseurs, réunis sous une bannière dénonçant la « mort de la filière », ont manifesté leur désarroi, le 5 janvier, face à l'incertitude, tout à la fois engourdis par le froid et abasourdis par l'annonce la veille d'une campagne d'abattage massif de volailles dans 150 communes du Sud-Ouest.
« C'est un coup de massue », a fustigé Jean-Michel Duffau, gérant d'une coopérative à Riguepeu (Gers), qui va devoir recourir au chômage partiel pour ses 60 salariés. « Le gros problème, c'est qu'à ce jour, on ne sait pas du tout quand on va pouvoir reprendre.» « Un abattage qui va durer dix jours, plus un vide sanitaire qui va durer un mois, peut-être plus, le temps de remettre des canetons en place pour avoir des canards en gavage, ce ne sera pas fini avant fin juin », a expliqué Philippe Baron, président de l'Association gersoise pour la promotion du foie gras. « On est dans le flou le plus total », « il y a des gens qui ont envie de quitter le métier », a-t-il ajouté.