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Humble et ambitieux pour la filière

Eleveur à Marigné, Sébastien Valteau a été élu, jeudi 3 septembre, président d’Interbev, l’interprofession des viandes des Pays de la Loire. Portrait.

Le nouveau président d’Interbev n’a pas toujours été éleveur de vaches à viande. Ancien salarié de l’Adasea, l’agriculteur s’est installé en production laitière en 2003. Suite à l’échec d’un projet d’association avec un voisin, en 2010, il a arrêté le lait pour élever des parthenaises.
Le nouveau président d’Interbev n’a pas toujours été éleveur de vaches à viande. Ancien salarié de l’Adasea, l’agriculteur s’est installé en production laitière en 2003. Suite à l’échec d’un projet d’association avec un voisin, en 2010, il a arrêté le lait pour élever des parthenaises.
© AA

Toujours augmenter l’efficacité et la rentabilité de son exploitation. C’est le crédo de Sébastien Valteau, éleveur de Marigné. Il élève des parthenaises : « 80 naissances/an ». Particularité de son exploitation, l’EARL Edelweiss : les bovins naissent sur l’exploitation pour ensuite être engraisser à l’EARL Fifty, l’entreprise de sa femme, Sandra Valteau. Les 2 exploitations se situent sur le même site. « Nous avons 2 structures pour optimiser la rentabilité. Cela permet d’acheter des broutards à l’extérieur », précise le nouveau président de l’interprofession. L’EARL Fifty compte 180 places. Autre spécificité : « en bio depuis 10 ans, mes animaux ne sont pas vendus via ce circuit. » En cause : « le peu de plus-value en bio avec la race parthenaise. » Cette race est très exigeante à l’engraissement. « La finition en bio des parthenaises engendrait un surcoût de 250 euros par rapport à un engraissement en conventionnel », estime l’agriculteur. Pour pallier cette exigence, l’agriculteur croise ses vaches avec la race angus. « Cette race a un caractère plus favorable à l’engraissement. Elle dépose du gras plus facilement que la parthenaise ».

Toujours plus rentable
Dans un souci de rentabilité, Sébastien Valteau utilise des semences sexées : sur les
80 IA réalisées par an, 30 à 40 sont des semences mâles. « Elles coûtent 35 euros plus cher, mais un mâle est en général vendu 200 euros de plus ». L’éleveur cherche aussi l’efficacité alimentaire. Pour cela, il a opté pour la déshydratation de ses fourrages. Sur les 80 hectares de l’exploitation, la majorité est consacrée à l’alimentation des bovins. « Les fourrages sont déshydratés dans une unité proche, près de Changé. » Pas de céréales dans la ration pour une question éthique.
« Nous ne souhaitons pas que nos vaches soient nourries avec des céréales consommables par l’Homme. » Seuls, les concentrés sont achetés à l’extérieur. Malgré tout ses efforts pour réduire son coût de production, l’agriculteur regrette que le prix payé au producteur ne soit toujours pas à la hauteur. C’est l’une des principales raisons de son engagement auprès du syndicat et de l’interprofession Interbev. « Malgré la loi EGAlim, nous n’avons toujours pas été capables de contractualiser dans notre filière », regrette l’agriculteur. Producteurs, abatteurs, distributeurs et metteurs en marché, « nous sommes tous dans le même bateau. Quand l’un des maillons de la filière souffre, c’est l’ensemble de la filière qui trinque », souligne le nouveau président de l’interprofession, las de ces querelles entre collèges. Avec ce nouveau mandat, le représentant du collège production espère apaiser les discordes. Et retrouver la grande distribution autour de la table des discussions « qui malheureusement est trop absente ». Conscient de son manque de connaissance des autres maillons, il a « l’intention de rencontrer tous les opérateurs pour mieux s’imprégner de leurs problématiques. » Humble, le nouveau président n’en reste pas moins ambitieux. Et souhaite résoudre les problèmes structurels de la filière. « Je souhaiterais mettre en place un outil pour avoir une meilleure visibilité sur le marché. Mieux connaître les besoins en viande en amont pour qu’ensuite le producteur réponde en fonction de la demande. »

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