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INTERVIEW
Il est temps d’aller dire à la GMS : “revalorisez”

Christiane Lambert, secrétaire générale de la FRSEA Pays de la Loire.

Christiane Lambert : “Nous demandons clairement que toute hausse de la distribution bénéficie à l’éleveur”.
Christiane Lambert : “Nous demandons clairement que toute hausse de la distribution bénéficie à l’éleveur”.
© AA

L’ensemble des FNSEA-FDSEA de la région Pays de la Loire appellent à manifester ce vendredi. Pour quelles raisons ?
Christiane Lambert : tous les agriculteurs constatent que leurs coûts de production augmentent de jour en jour. L’alimentation, l’énergie, les intrants : tout est plus cher. Pour supporter ces augmentations des charges, il faut donc que nos produits soient payés plus cher, c’est indispensable. Suite aux flambées de 2010, la FNSEA a réussi à réunir autour d’une table les producteurs, les transformateurs de produits agricoles et les distributeurs, sous l’autorité du ministre de l’Agriculture. Tous se sont mis d’accord pour rouvrir les négociations commerciales en cas de hausse trop importante des coûts de production. Ce sont les fameux accords du 3 mai 2011. Aujourd’hui, les indicateurs mis en place à l’époque montrent très clairement que les négociations commerciales doivent se ré-ouvrir pour la volaille, la viande bovine, et bientôt le porc. Or, nous constatons que les grandes surfaces, qui ont pourtant signé l’accord du 3 mai, ne veulent rien savoir. Elles ont péniblement lâché de 1,5 à 6 % sur certaines catégories de volailles alors qu’il faudrait 16 %. Voilà pourquoi, nous avons décidé d’aller leur dire : “ça suffit. Vous avez donné votre parole l’an dernier ; il est temps de la tenir”.

Cette action concerne-t-elle toutes les productions animales ?
Tout à fait. Que l’on soit éleveur de volaille, de porcs, de lapins, de bovins lait et viande, de caprins ou d’ovins, on constate la même dérive : les coûts de production augmentent, mettant à mal les trésoreries de nos exploitations et les revenus. Il est vrai que ce ne sont pas les éleveurs qui négocient directement avec la grande surface le prix de la barquette de viande ; ce sont les entreprises de transformation ou d’abattage. Dans une certaine mesure, notre action doit aider ces entreprises à faire passer des hausses. Par contre, nous demandons clairement que toute hausse accordée par la distribution bénéficie à l’éleveur.

Ne craignez-vous pas une réaction négative des con-sommateurs ?
Je crois qu’il faut savoir ce qu’on veut. Veut-on maintenir les emplois dans notre pays ? Veut-on maintenir une agriculture et un secteur agro-alimentaire qui est l’un des seuls secteurs qui rapporte un excédent commercial à la France ? Veut-on maintenir notre autonomie alimentaire, gage de sécurité sanitaire ? Il est vrai qu’une augmentation du prix payé aux éleveurs peut augmenter de quelques centimes le prix de la barquette de viande pour le consommateur. Nos calculs montrent qu’une augmentation significative pour le producteur de volaille par exemple (nous demandons 16 % d’augmentation) représente, pour le consommateur, 10 € de plus pour 25 kg de volaille consommée par an. Nous irons expliquer ces chiffres aux consommateurs. Et nous connaissons un moyen simple pour que les prix aux consommateurs n’augmentent que très peu : il suffit que les grandes surfaces baissent leurs marges  excessives. Je constate enfin, que pour les autres produits de consommation, l’avis du consommateur n’est pas demandé. Quand le gaz, ou le gazole, augmentent, me demande-t-on ce que j’en pense ? Non. Il n’y a pas de raison que les agriculteurs soient les seuls perdants du “pouvoir d’achat des consommateurs” bradé habilement par les grandes surfaces.

PROPOS recueillis
par Jean-Paul Goutines-FRSEA
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