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Inquiétudes face à la sécheresse

Entre la sécheresse et les épisodes de canicules, l'inquiétude se fait sentir dans les campagnes.Beaucoup d'éleveurs ont déjà puisé dans leurs stocks de fourrage.

« Les champs sont secs, il n’y a plus rien à manger », déplore Julien Rio, éleveur laitier. Sur son exploitation au Louroux-Béconnais, le silo a été ouvert un mois plus tôt que les années précédentes et les vaches ont déjà une ration hivernale. Point positif : la récolte d’herbe de printemps est plutôt bonne avec des rendements de 4,5 t MS/ha. Mais celle du maïs ensilage se profile mal. Julien Rio a semé 22 ha « mais seulement entre 10 et 15 sont potables », constate le jeune agriculteur. « Les autres surfaces sont soit  des “poireaux”, soit elles sont envahies de mauvaises herbes à cause de la mauvaise levée... » La situation inquiète l’agriculteur qui a peur de manquer de fourrage pour tenir l’année. Pourtant, la récolte de maïs ensilage de l’an dernier avait permis de refaire les stocks. « Mais pour augmenter la production de lait par vache, j’ai augmenté la part de maïs et réduit celle d’herbe dans la ration. Ce qui fait que j’ai déjà bien entamé le stock de maïs ». D’après son nutritionniste, il faudrait avoir des rendements de 9 tMS/ha sur 15 ha « pour arriver à sauver les meubles », explique Julien Rio qui cherche à acheter du maïs ensilage.Nicolas Naulet, lui, a déjà acheté 65 t. de foin supplémentaire pour pallier le manque de fourrage lié à la sécheresse. « J’ai commencé à soigner un premier lot de limousines depuis le 1er juin. C’est beaucoup plus tôt que les années précédentes », constate l’éleveur de vaches laitières et de vaches allaitantes de Vaulandry. Aujourd’hui, presque la totalité des animaux de l’EARL Naulet sont nourris par l’éleveur. « Les parcelles sont des paillassons... » Les rendements en herbe sont « loin d’être exceptionnels. Au total, j’ai fait seulement 4 tMS pour la période de pousse. Contre 7 à 8 t les années précédentes. Avec le coût de l’azote, j’ai fait l’impasse cette année. » Il a semé 27 ha de maïs « mais 4,5 ha sont minables. Ils font moins d’un mètre et sont secs sur le pied. Le reste est potable mais je ne pense pas dépasser les 10 tMS de rendement. » Résigné, l’agriculteur commence à interroger les voisins pour pouvoir leur en acheter.

Des maïs très hétérogènesAu Gaec de la Retière, sur les 41 ha de maïs prévus dans l’assolement, 7 ha n’ont pas pu être semés « à cause de la sécheresse qui a débuté au printemps », explique Philippe Pagerie. L’agriculteur élève des vaches laitières et des vaches allaitantes à Morannes. Il bénéficie d’une réserve d’eau pour irriguer une partie de ses surfaces. « J’ai fait un premier passage pour permettre la levée. Mais c’est très hétérogène. Dans la même parcelle, il y a des maïs qui ont levé un mois plus tôt que d’autres. » Limité en volume d’eau, il ne peut faire que 2 passages cette année. Pour optimiser l’apport d’eau, il attend que le maïs soit au stade floraison... « Mais encore faut-il qu’une restriction ne tombe pas avant... » L’agriculteur sait que la qualité et le volume de son ensilage ne seront pas au rendez-vous. L’an dernier, année exceptionnelle, ses rendements avoisinaient les 20 tMS/ha. « Cette année, ce sera 3 fois moins... » Cela lui avait permis de refaire ses stocks. « Il me reste encore 300 m3 de la récolte de l’an dernier. » Quant à sa récolte d’herbe du printemps 2022, elle est satisfaisante. « Parce que j’avais fait un apport d’engrais ». Pour autant, elle ne suffira pas pour tenir tout l’été parce que les 2 troupeaux sont déjà complétés au foin. « Heureusement qu’il me reste du stock de l’an dernier. »Au Gaec de l’Ourzaie St Gilles, le stock de l’an dernier permet aussi de faire tampon pendant cette période de sécheresse. à Grugé l’Hôpital, le troupeau laitier bio du Gaec est presque déjà nourri avec une ration hivernale. « Avec la sécheresse, on a perdu 15 jours de pâturage », estime Johan Delahaye, l’un des associés du Gaec. L’exploitation privilégie au maximum le pâturage. « La mise à l’herbe débute à la mi février. Au 15 mars, les vaches sont nourries complètement grâce au pâturage. » Pour optimiser la production d’herbe, 50 ha de prairies sont irrigués : 80 mm en 3 passages. Cette stratégie a permis au Gaec de retarder  les effets de la sécheresse. Le Gaec a semé 25 ha de maïs. Une partie est irriguée. « Il y aura de la casse mais on a pu bénéficier d’orages sur notre secteur. On n’est pas trop mal loti », relativise l’agriculteur.

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