VÉGÉTAL
Jussie en tête, les plantes invasives gagnent du terrain
Un colloque régional s'est déroulé les 11 et 12 mai à Angers.
Qui sont les plantes invasives ? Appelées aussi plantes exotiques, il s’agit de végétaux, terrestres ou aquatiques, introduits en France, soit de manière involontaire par le biais des échanges internationaux, soit volontairement. Elles viennent d’Amérique du Sud, du Japon, du Canada... Certaines sont appréciées du grand public et des paysagistes pour leur aspect esthétique et leurs qualités ornementales, comme le baccharis ou l’herbe de la pampa. Et, mis à part la jussie, dont la commercialisation, l’utilisation et l’introduction dans le milieu naturel sont interdites depuis 2007, les autres plantes sont en vente libre. Mais ces espèces ne sont pas sans poser de problèmes : appauvrissement de la biodiversité, altération de la qualité de l’eau, entrave à la pratique de la pêche… Leur prolifération coûte cher à la collectivité.
La jussie colonise des prairies
Près de 467 000 euros, depuis 2002,ont été dépensés pour arracher la jussie sur le bassin de la Maine. Cette jolie mais redoutable plante aquatique à fleurs jaunes ne cesse de progresser en Pays de la Loire. Élément inquiétant, la jussie s’adapte au milieu et commence à coloniser des prairies, rendant leur exploitation agricole impossible. “Il est donc essentiel d’anticiper les politiques de lutte. Plus on s’y prend tôt, plus c’est facile”, a souligné Jacques Haury, directeur du Département agriculture, espaces ruraux et environnement d’Agrocampus ouest, lors d’un colloque régional organisé les 11 et 12 mai à Angers. Mais, paradoxe, “il est très difficile de mobiliser des financiers pour arracher des micro-plants, poursuit le scientifique. Il faut souvent attendre qu’il y ait de gros problèmes avant que des moyens soient mis en œuvre.”
L’ambroisie sous surveillance
En Pays de la Loire, l’évolution de l’ambroisie est également suivie de très près par la Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) et l’Agence régionale de santé. Plus de 1 100 personnes ont été formées depuis deux ans pour alimenter un réseau de surveillance sur le terrain. Cette plante hautement allergène pose des problèmes de santé publique en région Rhône-Alpes. En Pays de la Loire, les foyers sont pour l’instant limités, mis à part celui de Parcé-sur-Sarthe (72), où 1 000 hectares sont contaminés. Un agriculteur a été contraint avant récolte de récolter un champ de tournesol envahi par l’ambroisie.
S. H.