Eau
La Chambre d’agriculture a présenté son plan climat aux pouvoirs publics
Limiter la dépendance par de nouvelles pratiques agronomiques et mobiliser et gérer raisonnablement la ressource.
“Au lieu d’agir sous la pression, anticipons. Il faut engager une évolution des
pratiques agricoles pour ne pas se retrouver dans la situation critique que nous avons connue cet été pour les prélèvements d’eau”, résume Jean-François Cesbron, président de la Chambre d’agriculture. La profession agricole, - Chambre d’agriculture, FDSEA et Jeunes agriculteurs -, a présenté, mercredi 7 décembre, le plan d’adaptation au changement climatique voté en session Chambre d’agriculture le 10 octobre dernier (Voir l’AA du 14 octobre). Cet ambitieux programme a été détaillé aux représentants de l’État, le préfet, le directeur de la DDT, aux élus, à des représentants des Sage, d’associations, notamment la Sauvegarde de l’Anjou. “Nous avons voulu mettre tout le monde autour de la table, car ce projet, nous devons le faire partager par la société”, souligne le président de la chambre.
Le plan d’adaptation de l’agriculture angevine comprend deux axes : une limitation de la dépendance en eau et un axe “mobilisation et gestion raisonnée de la ressource”. Diversifier l’assolement, cultiver des plantes moins dépendantes en eau, accompagner les agriculteurs à la sécurisation de leurs systèmes fourragers, par des groupes de progrès et une large offre de formations. “Un accompagnement spécifique des jeunes est prévu, pour qu’ils connaissent le potentiel agronomique de l’exploitation”, explique François Beaupère, responsable environnement à la CA49. “Les deux dernières années de sécheresse l’ont bien montré, ce sont les exploitations aux systèmes fourragers le plus diversifiés qui s’en sont le mieux sortis”, ajoute Jeannick Cantin, responsable du pole végétal et de la gestion quantitative de l’eau. Pour la mobilisation de la ressource, le plan veut étendre la gestion collective des prélèvements en milieu naturel (sur l’Authion par exemple), améliorer l’efficience de l’irrigation, et créer de nouvelles réserves d’eau (lire aussi page 8). L’objectif serait d’en créer une cinquantaine par an, (pour 50 à 70 exploitations), quand il s’en creuse aujourd’hui 10 à 15 annuellement sur le département. Cette mobilisation de la ressource n’est pas un luxe, a souligné Jean-Marc Lézé, président de la FDSEA : “Nous avons besoin de ressources supplémentaires parce que des agriculteurs qui n’irriguaient pas avant sont amenés à le faire pour assurer leur sécurité fourragère”.
Sur le sujet des projets de réserves, dont un certain nombre ne peuvent être concrétisés en raison de la réglementation zones humides, le préfet a annoncé la création d’une cellule associant acteurs de l’eau et administration, qui “aura comme objectif de recenser les projets, d’identifier les freins et de chercher des solutions. Il faut pouvoir se mettre d’accord sans que des contentieux bloquent tout”.