Lait
La délégation des génisses, vue par les naisseurs et les éleveurs
Une porte ouverte sur la délégation de génisses a eu lieu jeudi 10 juin à Miré, chez Christophe Béron, éleveur de génisses.
Une porte ouverte sur la délégation de génisses a eu lieu jeudi 10 juin à Miré, chez Christophe Béron, éleveur de génisses.
Le service DelegGénisse de Seenovia cherche de nouveaux éleveurs de génisses. Assez développé historiquement en Sarthe, il est récent en Maine-et-Loire, où il a démarré en 2016. « Le service fonctionne sur les départements 44 et 49, les éleveurs du 49 peuvent ainsi avoir des génisses du 44 et inversement. à ce jour, on compte, sur la zone 44-49, entre 10 et 20 naisseurs et entre 4 et 5 éleveurs », expliquait Mathilde Bigeault, de Seenovia, lors de la porte ouverte à l’EARL du Gripoil, le 10 juin.
Christophe Béron est l’un d’entre eux. Il a cessé la production laitière au printemps 2020, à la suite du décès de son associé. Il a 120 ha de cultures et élève des porcs (600 places d’engraissement). Il cherchait à rentabiliser des bâtiments vacants et il s’est tourné vers DelegGénisse. « Mon objectif est d’élever 8 à 9 lots de
6 génisses. J’ai la possibilité de loger jusqu’à 70 génisses », explique-t-il. L’astreinte quotidienne sur cet atelier, il l’estime à 1/2 heure - 3/4 d’heure le matin, 1/2 heure le soir. Guillaume Mortreau a, lui, démarré l’élevage de génisses en février 2021 : « j’aime l’élevage, mais moins la traite », résume le jeune agriculteur.
Financièrement, l’objectif minimum à atteindre est 400 euros de marge brute par génisse, indique Seenovia.
Pallier le manque de main-d’œuvre
Côté naisseurs, quelles sont les principales motivations à déléguer ? Limiter la charge de travail (35 %), limiter les investissements en bâtiments (35 %), et développer l’atelier production laitière (20 %). Le Gaec de la Chevalerie, à Sœurdres, délègue l’élevage de ses génisses depuis 45 ans. « Nous l’avons toujours fait, et nous allons continuer car nous manquons de main-d’œuvre, nous sommes passés de 5 à 3 associés, explique Jean-Louis Duveau. Jusqu’ici on faisait élever les génisses en direct chez des exploitants, mais c’était de plus en plus difficile à trouver. En adhérant à DelegGénisse, nous savons que nous ne nous retrouverons pas le bec dans l’eau ». Patrice Delphin, de Nueil-sur-Layon, a lui aussi opté pour la délégation quand son exploitation est passée de 3 à 2 associés.
Concrètement, les génisses sont vendues à l’éleveur puis revendues au naisseur avant vêlage. L’éleveur prend donc en charge les génisses depuis l’âge de 3 semaines jusqu’à 7 mois de gestation, il gère la repro, réalise les pesées, cherche à optimiser la croissance, etc.
Le dialogue est toujours privilégié dans les échanges entre naisseurs et éleveurs.
Le but est d’avoir des génisses qui vêlent à 24 mois, avec du gabarit, capables de faire du lait et de vieillir dans les élevages. Cela implique une grande responsabilité de l’éleveur à qui sont confiés les animaux, mais aussi du naisseur qui s’engage à bien démarrer les lots, à administrer le colostrum nécessaire.... En cas de problèmes (échecs d’IA, avortements, soucis sanitaires, transport...), « le dialogue est toujours privilégié dans les échanges entre naisseurs et éleveurs », souligne Mathilde Bigeault.
S.H.