Lapins
La FDSEA et JA avec les producteurs de lapins à la DDAF
Dans un contexte de crise, la FDSEA et JA ont conduit une délégation de représentants à la DDAF le 17 juillet.
2007 est une année morose pour l’ensemble de la filière cunicole française. Avec 190 élevages cunicoles professionnels, le Maine-et-Loire est le 2e département producteur de la région. L'Anjou accueille également plusieurs unités de fabrication d’aliments lapin ainsi qu’un outil d’abattage-transformation. La crise que traverse la filière cunicole impactera donc, à plus ou moins long terme, le devenir de cette filière et de ses emplois.
Pour enrayer cette conjoncture catastrophique, dont la principale origine est la baisse de la consommation de viande de lapin depuis le 2e semestre 2006 (- 9 % entre début 2006 et début 2007), des actions ont été engagées.
Les éleveurs, de leur propre initiative, ont diminué leur production pendant la période estivale de 12 % en moyenne, soit 4 % de plus que les années précédentes. Les abattoirs, de leur côté, ont décidé de congeler le surplus de viande pour éviter un effondrement des cours. Le niveau des stocks est à ce jour 2,3 fois plus élevé qu’en temps normal. Malgré ces mesures initiées par la filière, la consommation ne semble pas reprendre. De plus, le coût de l’aliment continue d’augmenter, suivant la flambée des matières premières.
Face à ces constats et pour appuyer une rencontre qui se tiendra le vendredi 20 juillet entre la filière cunicole nationale et le ministère, la FDSEA et JA, accompagnés de représentants de l’amont (Dany Thomas, groupement Unilap) et de l’aval (Thony Cesbron, abattoir Multilap) de la filière cunicole, ont décidé d’alerter les services départementaux de l’État. Deux demandes ont été exprimées auprès de Sylvain Marty, directeur de la DDAF 49 : le déblocage au niveau national d’une aide exceptionnelle de 2,5 millions d’euros pour aider les abattoirs à écouler les stocks ; une 2e enveloppe de 500 000 € à destination de l’ensemble des éleveurs français. Cette aide aurait pour but d’aider les éleveurs à payer les charges fixes correspondant à la réduction supplémentaire de production de 4 %.
La répartition de la valeur ajoutée entre les acteurs de la filière a également été abordée. Il existe en effet un réel différentiel entre le prix payé éleveur et le prix à l’étal. Les étapes de l’abattage et de la transformation sont des raisons d’augmentation du prix, mais l’origine majeure provient de la grande distribution et de ses marges. En distribuant équitablement cette plus-value entre les acteurs de la filière cunicole, cela permettrait à chaque maillon de vivre de son métier et cela, sans augmentation du prix du lapin au consommateur. Une réflexion globale doit donc s’engager sur le partage équitable de la valeur ajoutée.
Dans l’immédiat, la FDSEA, Jeunes agriculteurs et les acteurs de la filière cunicole du Maine-et-Loire, demandent à l’État de répondre favorablement à leurs revendications.
Céline JOLY