Doux
La FDSEA a rencontré les éleveurs lundi, à Laval
Le Tribunal de Quimper statuera le 27 juillet sur les offres de reprise. Interview de Jean-Marc Lézé, président FDSEA 49.
Quelques semaines après l'annonce du dépôt de bilan du groupe Doux, où en est la situation ?
Jean-Marc Lézé : Le Tribunal de Quimper statuera, le 27 juillet prochain, sur les offres qui ont été émises et qui doivent lui être déposées pour le 23 juillet. À ce stade, plusieurs offres sont en cours dont le consortium conduit par Sofiprotéol et qui rassemble plusieurs partenaires de la filière et, récemment, une offre du groupe Doux, lui même, qui propose aux éleveurs de régler les créances pour moitié à mi septembre, pour l'autre moitié à mi-décembre, pour ce qui concerne l'export, et d'entrer au capital de l'entreprise.
Quel est l'état d'esprit des éleveurs ?
Une réunion s'est déroulée ce lundi à la Maison de l'agriculture de Laval à l'intitiative de la FDSEA de Mayenne et de l'association des producteurs Doux de Laval, présidée par Isabelle Thireau. Des producteurs de Mayenne, de Maine-et-Loire, de la Manche et de l'Ille et Vilaine étaient présents. Certains producteurs se posent des questions car on sait que le groupe Doux s'est engagé à régler les créances courant à partir du 1er juin, mais qu'en est-il des éleveurs qui sont partis vers d'autres structures ? Il convient dans ce cas de se
rapprocher de nos services juridiques. D'autres s'inquiètent des résultats technico-économiques très en deçà des performances habituelles en raison de l'alimentation moindre. Comment seront-ils rémunérés ? Il faut aussi remplir les bons formulaires. Là aussi, les FDSEA ont mis en place un accompagnement et les éleveurs auront tout intérêt à se tourner vers eux.
Que disent les éleveurs des projets de reprise ?
Ce qui est compliqué, c'est que nous ne disposons que de quelques éléments concernant ces propositions de reprise. Et c'est normal puisque l'affaire est entre les mains du Tribunal de commerce de Quimper et que ce type de négociations est bien évidemment assorti d'une indispensable discrétion. Ceci dit, si les producteurs incriminent Doux pour sa conduite et son attitude, ils semblent contents que le groupe ait formulé une proposition. Ils sont aussi contents que le consortium ait avancé des solutions, parce que cela signifie que l'activité va continuer et que le savoir-faire de la filière avicole française ne va pas se perdre. Mais je sens comme un profond désarroi car les éleveurs ne semblent pas prêts à quitter un groupe en qui ils avaient confiance depuis de nombreuses années, même s'ils se sentent un peu trahis. Cette attitude peut se comprendre car il y a quelques incertitudes dans les propositions du consortium, notamment sur l'export. Il y a aussi de grandes inquiétudes sur la production de dindes.
Quelle sera l'attitude de la FDSEA ?
La décision appartient au Tribunal de commerce de Quimper. La FDSEA n'a pas à prendre parti. Nous invitons toutefois les éleveurs à la prudence et à se poser les bonnes questions. Pourquoi, par exemple, Doux n'a pas formulé cette proposition plus tôt ? Quelle que soit la décision du Tribunal, nous serons là pour accompagner les éleveurs, ainsi que les services juridiques, afin que l'activité continue et que la filière ne s'écroule pas. Plus que jamais, c'est par le collectif que nous pouvons espérer sortir de cette situation.