Vins
La fête de Chalonnes questionne les vins de Loire sur leur avenir
Un colloque sur l’avenir de la viticulture en Val de Loire
a rassemblé plus de 200 professionnels, vendredi.
Pour célébrer son cinquantième anniversaire, la fête des vins de Chalonnes a choisi de ne pas se tourner vers le passé mais d’évoquer les perspectives du secteur. Vendredi 27 février, plus de 200 professionnels ont assisté à un colloque sur l’avenir de la viticulture en Val de Loire. Patrice Laurendeau, président d’InterLoire a rappelé le dynamisme de ce vignoble. « Dans ce vignoble qui se recentre sur le professionnalisme, nous bénéficions d’un marché sain. On ne parle pas d’excédent en Val de Loire mais on manque de produits. Notre réflexion porte sur la mise en place de réserves qualitatives qui permettraient de mettre une partie des récoltes de côtés les bonnes années pour les commercialiser plus tard », a souligné le responsable de l’interprofession des vins du Val de Loire. Christian Vital, le délégué régional InterLoire, a pointé du doigt les faiblesses du vignoble : un marché difficile, une législation répressive (voir encadré), une atomisation de l’offre et une conjoncture peu favorable avec la crise financière.
« Il faut aussi noter les effectifs en baisse dans les formations viticoles et la gestion difficile de la transmission des exploitations », a-t-il souligné avant de mettre en avant les atouts du Val de Loire. « La qualité est en constante augmentation, avec une typicité affirmée. Le vignoble propose une grande diversité de l’offre en style de vins et en couleurs. Notre vin est au goût des consommateurs par sa fraicheur et son aspect fruité. Le communication s’est renforcée avec une identité marquée sur tous les supports et un rapport qualité-prix reconnu ».
Des enjeux à relever pour une filière rassemblée
Un avenir rempli d’enjeux pour Sylvain Micol, directeur de la Fédération viticole de l'Anjou. « La filière doit produire des produits attractifs, conserver ses marchés, en conquérir d’autres. Il faut pour cela être techniquement performant et se monter rassemblés ». Une modernisation qui passe également, pour le responsable, « par une cohérence de la politique du gouvernement ».
N.H.
« On est en train de nous tuer »
Le colloque a également évoqué l’actualité politique avec la présentation aux députés de la Loi “Hôpital et santé” dont un des articles vise à proscrire l'offre gratuite des boissons alcoolisées dans un but promotionnel et la publication d’une étude liant vin et cancer. « Dans le pays du vin, on massacre le vin. On est train de nous tuer. Si on ne peut plus vendre, c’est foutu », s’emportait Pierre Aguilas, président de la CNAOC (Confédération nationale des producteurs de vins d'appellations d'origine contrôlée). Pour Patrice Laurendeau, « nous sommes face à une mobilisation générale de la profession et je veux rester optimiste et croire en une issue favorable pour la viticulture ».