Aller au contenu principal

DOSSIER
La filière porcine doit s’inscrire dans l’avenir

En crise depuis trois années, la filière porcine doit poursuivre son action pour obtenir des mesures d’aide d’urgence mais également, accentuer son travail sur des mesures plus structurelles, afin de préparer l’avenir.

La filière porcine a connu de nombreuses restructurations ces dernières années notamment au niveau du maillon abattage–découpe et au niveau de celui de la production.
La filière porcine a connu de nombreuses restructurations ces dernières années notamment au niveau du maillon abattage–découpe et au niveau de celui de la production.
© AA

Le Président de la République semble avoir mesuré l’extrême gravité de la crise que subissent les éleveurs de porcs depuis trois ans, mais ceux-ci sont impatients de constater l’application concrète de ces mesures alors que les aides annoncées en avril et en septembre ne leur sont toujours pas versées. « La mise en œuvre de ces aides d’urgence doit être une priorité pour l’État français afin de permettre à un maximum d’éleveurs de retrouver un peu de trésorerie, explique Gérard Bourcier, président de la section porcine de la FRSEA des Pays de la Loire. Cela est un préambule aux autres mesures qui doivent être réfléchies et inscrites notamment dans la future Loi de modernisation de l’agriculture ».
En effet, dans un marché de plus en plus globalisé et en présence d’une forte concurrence des pays européens, la filière porcine française doit poursuivre sa restructuration et se doter d’outils qui lui permettent d’être à nouveau compétitive.

Les enjeux de la restructuration
La filière porcine a connu de nombreuses restructurations ces dernières années, notamment au niveau du maillon abattage-découpe et au niveau de celui de la production. Toutefois, ces bouleversements n’ont pas permis aux différents acteurs de la filière d’être plus compétitifs et d’améliorer le prix payé aux producteurs. Il est donc primordial de poursuivre le travail engagé sur l’organisation de production et sur le rôle des producteurs au sein de ces organisations.
La contractualisation doit également se développer au sein de la filière afin que les producteurs soient moins impactés par les fluctuations de prix mais surtout, qu’ils soient garantis d’un prix minimum. « Il est anormal qu’actuellement nos porcs soient vendus bien en deçà de nos coûts de production !, s’insurge Gérard Bourcier. Nous devons également améliorer deux autres points concernant le secteur de la salaisonnerie. Ce maillon est encore trop atomisé face à une grande distribution organisée autour de cinq grandes centrales d’achat et il reste trop indépendant des maillons de l’amont. La production doit donc investir dans ces outils pour assurer un débouché au porc français. Actuellement, la majorité des entreprises de la salaisonnerie et autres acteurs de la transformation, élaborent leurs produits à partir de porc importé. Il faut que cela cesse. »

La Loi de modernisation agricole : une étape à ne pas manquer
Pour améliorer le revenu des éleveurs de porcs, des outils doivent être mis en place, notamment par la Loi de modernisation agricole (LMA).
Pour améliorer la compétitivité de l’ensemble des acteurs de la filière, cette nouvelle loi doit permettre une réduction significative des distorsions de concurrence dénoncées depuis longtemps par la filière porcine ; que ce soit sur les réglementations sociales, sanitaires ou environnementales. Ces obligations, pour certaines franco-françaises, empêchent la restructuration et la modernisation des élevages donc elles impactent leur compétitivité.
À travers cette loi, doivent également apparaître des outils de stabilisation du revenu des producteurs. Comment investir dans son outil de production sans avoir une lisibilité à court et moyen terme sur son revenu ? La production porcine demande, dans ce cadre précis, le rétablissement des restitutions à l’exportation afin de dégager le
marché et permettre une remontée des cours.
Enfin, deux autres points doivent être inscrits dans la LMA : la transparence des marges tout au long de la filière pour une meilleure répartition de la valeur ajoutée et l’étiquetage de l’origine sur l’ensemble des produits bruts et sur les matières premières principales des produits transformés. Les éleveurs de porcs français ont un savoir-faire, ce savoir-faire engendre de la qualité et la qualité a un prix, il est temps de le faire savoir.
La production porcine ligérienne possède un certain nombre d’atouts comme celui du lien au sol, ce qui permet de disposer de céréales pour nourrir les animaux mais également d’avoir des surfaces pour épandre les déjections qui fertilisent la terre. Un autre avantage est la présence d’outils d’abattage-découpe et de transformation qui permettent une valorisation des porcs produits. Encore faut-il que ces outils s’approvisionnent en porc français, voire ligérien.
L’ensemble de ces éléments doivent véritablement être considérés par les élus et la société en général afin que toutes les mesures nécessaires au sauvetage de la filière porcine soient mises en œuvre, à court terme mais également à moyen et à long termes. Il en va de l’avenir de toute une production dont dépendent une multitude d’autres acteurs économiques.

CÉLINE JOLY

La suite à découvrir dans l'Anjou Agricole du 6 novembre

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Nicolas Le Labourier, de Quatuor Transactions et Gwenaëlle Durand, de Cerfrance Maine-et-Loire, ont évoqué l'accompagnement à la transmission d'entreprise effectué par les deux structures partenaires.
Après 2 années favorables,  des temps plus compliqués
Cerfrance Maine-et-Loire a dressé la semaine dernière un bilan des résultats économiques de l'année 2023, les tendances pour l'…
Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois