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Consommation
La flambée des prix alimentaires s’invite au Salon de l’agriculture

Les prix des produits alimentaires ont été au centre des discussions lors du Sia après la parution d’un dossier dans le magazine 60 millions de consommateurs le 26 février.

La publication  dans la revue 60 millions de consommateurs, le 26 février, du dossier sur “la liste noire des prix qui flambent” a suscité un grand nombre de réactions. Bon nombre de journaux grand public ont repris quelques-uns de ses chiffres (de 5 % à 48 % de hausses des prix) pour démontrer que tous les produits alimentaires subissaient une poussée de fièvre inflationniste. Pour Luc Chatel, secrétaire d’État à la Consommation, « un certain nombre d’industriels et de grands distributeurs profitent de la conjoncture internationale pour passer des hausses qui sont absolument injustifiées ». Jean-Michel Lemétayer s’est entretenu avec ce dernier et lui a exposé la position de la FNSEA sur la hausse des prix alimentaires. Le président propose d’autres axes de travail que la négociabilité (la capacité des enseignes de distribution de négocier les tarifs de leurs fournisseurs) comme solution pour le pouvoir d’achat des consommateurs. Il a proposé une « traçabilité » des prix alimentaires. Selon lui, rien ne sert de légiférer si l’on ne fait pas le ménage dans les abus au niveau des marges de l’aval (industrie et surtout distribution).

Les produits agricoles dédouanés
Les matières premières agricoles, à l’origine de l’enquête du magazine, restaient cependant relativement dédouanées dans la responsabilité de cette hausse. Michel Barnier a défendu les agriculteurs, affirmant que « ce ne sont pas les producteurs qui sont responsables de ces
hausses »
. L’agitation autour des prix ne créait d’ailleurs pas l’affolement dans la filière céréalière par exemple. « Nous ne maîtrisons pas les prix », observe, philosophe, Philippe Pinta, président d’Orama. Il faut dire que le blé ne compte aujourd’hui que pour 5 à 6 % dans le coût de la baguette. L’agriculteur n’a pas l’impression d’avoir une influence sur les prix au consommateur, pas plus que sur les cours des matières premières qui s’enflamment en raison d’une situation de pénurie au niveau mondial. Globalement, la filière se sent, en tout cas, mieux comprise par les médias et l’opinion publique qu’il y a quelques mois sur le même sujet. Pour Jean-François Gleizes, président de la commission blé dur à l’AGPB (Association générale des producteurs de blé), la solution à la baisse des prix réside dans la hausse de la production. Et il faut faire vite. Aujourd’hui, le blé dur représente 20 % du prix d’un paquet de pâtes, une proportion en forte hausse, et les tensions montent entre la production et la distribution. « Les industriels semouliers n’arrivent pas à passer les hausses, observe le professionnel. Si la grande distribution pèse trop sur le maillon amont, elle va finir par le casser ».

Qui est responsable ?
Toute la question était donc de savoir qui est responsable. Les services du ministère de l’Économie vont mener une enquête qui fera « toute la transparence sur la part des hausses attribuables aux cours internationaux d’une part, et aux marges de transformation, d’intermédiation et de distribution, d’autre part » et identifiera « les abus », selon le communiqué de Matignon. Reste à savoir quels sont les moyens juridiques d’empêcher tel ou tel industriel ou distributeur d’augmenter le prix d’une de ses références.
En tout cas, certaines hausses apparaissaient d’autant plus choquantes, s’agissant par exemple du jambon, que le prix du porc stagne depuis plusieurs mois à des niveaux faibles. Michel Barnier n’hésitait pas à déclarer même que les prix payés aux producteurs de porcs et, de fruits et légumes sont « trop bas ».  « Je vois bien que le prix des denrées alimentaires a augmenté. Je ne comprends pas, le prix qu’on verse aux producteurs de porcs diminue et le prix du jambon explose », relevait Nicolas Sarkozy lui-même, annonçant qu’il allait porter le fer là où ça fait mal, dans la grande distribution.
AGRAPRESSEObservatoire Familles rurales : Les marques de distributeurs et les 1ers prix tirent la hausse
Plus 6 % pour les produits laitiers 1er prix. Entre 6 et 27 % pour les pâtes de cette catégorie. L’observatoire créé en 2006 par le mouvement Familles rurales, et qui porte sur 34 produits de consommation courante, confirme une hausse des prix entre 2006 et 2007. Moins importante qu’en 2006, où les prix avaient augmenté de 6 % environ, elle est de 1 à 2 % en moyenne, mais avec de fortes disparités entre les types d’enseignes et les départements. Les produits MDD (marques de distributeurs) et 1er prix vendus dans les hypermarchés tirent l’évolution des prix vers le haut, touchant les « familles modestes, nombreuses, fragiles », souligne Familles rurales, qui préconise un « encadrement des
prix »
pour ces deux gammes de produits, « afin de les protéger ». L’observatoire révèle de fortes différences géographiques : Il y a des départements où il fait meilleur consommer. Sur les 22 départements couverts par l’étude, Le Maine-et-Loire apparaît comme le département où le panel 1er prix est le meilleur marché : 84 euros, contre
119 euros dans le Nord… Bonne note également pour les marques de distributeur et les grandes marques.
C’est dans le Finistère que les prix moyens des panels sont les plus élevés. Familles rurales a également réalisé des relevés de fruits et légumes durant l’été 2007 et a calculé leur coût au sein d’un budget pour différents types de ménages. Si l’on suit les recommandations alimentaires de l’OMS (400 grammes de légumes et fruits par jour), le budget mensuel d’un couple avec deux enfants de plus de 10 ans, par exemple, est de 115 euros. « Pourquoi les prix sont-ils si élevés dans un pays producteur comme la France ?, interroge Familles rurales. Il est temps de s’attaquer aux freins qui bloquent l’augmentation de la consommation des fruits et légumes, notamment celui du prix », conclut l’association.

S.H.

Pac 40 : Les pratiques des enseignes observées à la loupe

Depuis 2003, la FNSEA a son propre dispositif de relevé des prix, “Pac 40”, sur plus de
40 références. Un moyen d'identifier les différentes positions commerciales et de repérer les pratiques abusives. Ici, le graphique reprend les moyennes nationales de quelques enseignes sur les prix des laitues.
 

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