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MOBILISATION SYNDICALE
« La FNSEA se bat avec détermination pour la défense des revenus agricoles »

Interview de Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA

Le lait subit une crise grave et vous avez été chahuté par des manifestants lors du Space, vous en tirez quelles conclusions ?
JML : Oui, j'ai été malmené. Oui, j'ai été vilipendé. Oui, j'ai été maltraité. Dans ces moments-là, pour supporter cela, il faut être sûr de la justesse de ses combats syndicaux. Le lait, c'est ma ferme et beaucoup de ma vie alors... je comprends le désespoir des producteurs, leur désarroi quand l'avenir se dessine en noir et que les factures tombent ! On ne peut, pour autant, utiliser ce malheur à des fins syndicales ou politiques. Par ailleurs, je n'accepte pas les insultes personnelles ni celles à l'encontre de la FNSEA qui se bat avec détermination et moins de médiatisation pour alléger les charges des exploitations afin de retrouver de l'oxygène. Nous nous battons également pour avoir une véritable "année blanche" sociale et bancaire. C'est un défi que nous pouvons et devons relever ensemble. Voilà les enjeux immédiats. Et pas seulement, hélas, pour les producteurs de lait mais pour tous les paysans qui subissent cette année une crise d'une exceptionnelle gravité.

La grève du lait est populaire, non ?
Oui elle l'est. Elle l'est surtout médiatiquement. Et je ne condamne pas ceux qui la font, jeter son lait est un acte de désespérance...
La FNSEA et JA doivent faire jouer la solidarité, la générosité, les propositions et l'action. Ce sont les principes de l'efficacité. C'est le sens de l'engagement de beaucoup de syndicalistes.

En parlant d'action, vous pensez à quoi précisément ?
Je parle de deux types d'actions. Une action de long terme qui réside dans la négociation pied à pied pour des prix rémunérateurs et d'autre part, une action forte de symboles et d'interpellations, c'est tout le sens de nos manifestations du 16 octobre prochain. Je tiens à préciser que ces rassemblements se feront dans les capitales régionales et réuniront des milliers de producteurs en crise. Les secteurs de la viande bovine, des céréales, du porc, du lait, du lapin, du vin... sont en situation très difficile, le gouvernement doit mieux et vite en tenir compte. La situation est trop grave pour se contenter de promesses. Plus nous serons nombreux, plus nos messages porteront. J'appelle au rassemblement de tous.

La France agricole a l'air déboussolée. Votre avis ?
La France agricole est déboussolée par la crise. L'agriculture est touchée de plein fouet. L'Europe est sous contrôle d'une majorité composée d'idéologues tendance libérale et le gouvernement français semble parfois hésitant sur l'agriculture. Voilà le tableau. Il faut se rassembler autour d'un projet. Les agriculteurs doivent s'entraider, quelles que soient leur production et leur région. C'est la garantie de notre unité et de notre force. Nous ne sommes pas que des chiffres, nous sommes des hommes et des femmes de bon sens qui veulent nourrir leurs concitoyens en qualité et en quantité, voilà la vérité.
Rétablissons ces principes simples et battons-nous. Notre agriculture a un prix, dans tous les sens du terme.

RECUEILLI PAR M. BOURDONCLE

Le billet de Christiane Lambert, présidente de la FDSEA

Monsieur le ministre, parlez de l’avenir, sans mentir
La Pac a été créée il y a cinquante ans pour  encourager le développement de la production  agricole et atteindre l’autosuffisance alimentaire. Dans une Europe à 6 puis à 9, ce projet était  fédérateur : le “ciment” de l’union. Puis au fil des  élargissements à 15, 19 puis 27 pays, les visions  politiques sont beaucoup plus divergentes. D’autres évènements, entrée de l’agriculture à l’OMC et  libéralisation des échanges, chute du mur de Berlin et effacement des régimes administrés, limitation des budgets à partir de la décennie 90, ont impliqué des réformes toujours difficiles à assimiler par les  agriculteurs. Chacun se souvient de 1984, 1992, 1999, 2003 puis 2006 comme autant de tourmentes
professionnelles et syndicales. Mais quelle que soit la couleur politique des ministres de l’Agriculture en place à ces dates-clés, quelle que soit la nationalité des commissaires : Mac Sherry l’Irlandais, Franz Fischler l’Autrichien ou Mariann Fischer-Boël la Danoise, la dérégulation agricole a suivi la tendance générale de l’économie. Les dispositifs de gestion des productions qui soutenaient les prix ont été liquidés les uns après les autres et il ne reste que de très maigres filets de sécurité en cas de crise : restitutions, stockages privé et public, aides de minimis… La FNSEA a toujours dénoncé les énormes  conséquences économiques et sociales de tels choix. C’est un abus de langage de la part des ministres de les appeler encore mécanismes de régulation car ils ne régulent rien. C’est pourtant le maigre contenu du document sur lequel Bruno Le Maire fait un tour d’Europe pour rallier une majorité. Alors qu’il le dise  clairement ! Entretenir l’illusion de décisions sur la réduction des quotas auprès des agriculteurs et  affirmer devant les parlementaires qu’il n’y a plus rien à espérer des quotas n’est pas tenable. La vérité doit être dite clairement pour ne pas tromper les agriculteurs. La FNSEA a toujours tenu un langage de vérité souvent sous les critiques. Les agriculteurs sauront reconnaître qui est le plus crédible.

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