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La Grande Guibardière

Dans un court livre, Jean-François Cesbron témoigne de son parcours d’agriculteur et de responsable professionnel.

"La Grande Guibardière" de Jean-François Cesbron et Martine Leroy-Rambaud. 10 euros, en vente à l'Anjou agricole.
"La Grande Guibardière" de Jean-François Cesbron et Martine Leroy-Rambaud. 10 euros, en vente à l'Anjou agricole.
© AA

Tout départ est une rupture. On sait qu’il y a un avant. Et un après. Et qu’après, il reste moins de pages à écrire.”  Après 40 années de vie professionnelle, Jean-François Cesbron exprime, dans un livre réalisé à l’occasion de quelques entretiens, ses sentiments sur son parcours. Engagement professionnel et syndical, engagement municipal, toute sa vie, il n’a conçu son parcours que par l’action collective et la défense du métier, en l’occurrence le sien, agriculteur.
Conscient d’avoir vécu une “période extraordinaire”, les trente glorieuses, comparativement aux années de guerre supportées par ses parents et grands-parents, il ne nie pas la rançon du progrès en matière d’environnement, mais il souligne aussi la responsabilité des agriculteurs à trouver des solutions et à s’adapter.  Il insiste aussi sur le contexte particulier des Mauges, l’entraide, la solidarité qui y président.
Aujourd’hui maire de sa commune de Saint-Lézin et en retraite, il pose un regard distancié et pertinent sur l’évolution de l’agriculture et sur ce qu’elle pourrait être demain. Ce qu’elle est déjà aujourd’hui. Avec un point d’accroche, un port d’attache, un creuset, la Grande Guibardière, la ferme où il est né, a grandi et a exercé son métier avec passion. Jean-François Cesbron est avant tout un homme de la terre. De sa terre. Il n’aime pas en être loin.
Il pose aussi un regard sans concession mais jamais moralisateur sur le syndicalisme, la coopération, les structures agricoles, les services de l’état. On lira des anecdotes. On comprendra aussi, dans ce témoignage, le sens que Jean-François Cesbron a voulu donner à ses choix. Préférant toujours le terrain aux directives nationales. Privilégiant le dialogue aux comportements radicaux. Avec mesure, toujours, tel qu’on le connaît.
Il parle aussi, avec pudeur, de son enfance, de sa famille, de ses racines, de la place des femmes dans ce métier réputé d’hommes. De ses associés. Il évoque aussi l’Afrique et ses engagements dans Afdi, agriculteurs français développement international ou avec l’association Aide qui accompagne les agriculteurs en difficulté.
Ceux qui le connaissent peu trouveront peut-être qu’il n’en dit pas assez. Ceux qui le connaissent bien liront entre les lignes.

M. L.-R.

 

 

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