MAGAZINE
La proximité, outil de séduction
À l’instar de trois producteurs de l’Anjou, la vente en circuit court se développe, au profit des consommateurs et des producteurs. De quoi avoir quelques idées de produits à l’approche des fêtes…
La ferme du Chardonnet : c’est tout frais. Depuis un an et demi, l’idée leur trottait dans la tête… Depuis le samedi 5 décembre, jour d’ouverture du magasin, c’est désormais chose faite. Cindy et Emmanuel Bodier, producteurs de volailles et d’agneaux à Saint-Georges-sur-Loire, ont ouvert leur propre magasin de vente directe, à la ferme du Chardonnet. « C’est l’opportunité pour nous, dans un contexte difficile pour la filière, de vivre de nos produits, explique Emmanuel Bodier. Le colloque que nous avons suivi à la Chambre régionale fin mai nous a confortés dans notre action. Nous étions inscrits dans une démarche de vente directe depuis 2004. L’ouverture du magasin va nous permettre de continuer à mieux vendre nos produits et de valoriser ceux des producteurs locaux. » De Chemillé à Chalonnes, en passant par Saint-Germain-des-Prés, Loiré, Champtocé, La Pommeraye ou Le Louroux-Béconnais, une dizaine de producteurs locaux vendent le fruit de leur labeur. Les produits phares ? Charcuterie volaillère et fermière, produits laitiers, légumes, viande bovine et porcine. Sans oublier des fruits, du vin, du fromage, de la confiture… « Nous souhaitons diversifier notre offre en sollicitant d’autres personnes qui souhaiteraient vendre leurs produits par notre intermédiaire », poursuit Emmanuel Bodier. Pour lui, ce regroupement de produits permet d’économiser des déplacements aux clients. « Ils n’ont pas envie de faire 15 kilomètres pour faire leurs courses. On sait que la zone de chalandise ne s’étend pas au-delà de ce rayon. » Emmanuel Bodier veut croire en la pérennité de sa démarche. « Dans le canton, il n’y a pas beaucoup de magasins de vente directe de produits fermiers, explique-t-il. Ceux-ci se situent principalement dans la première zone de la couronne angevine. À nous d’en tirer profit. » Si tout fonctionne bien, afin de diversifier la gamme en charcuterie volaillère, l’embauche d’un charcutier-traiteur à temps plein est envisagée début 2009. Ferme du Chardonnet, les petites Touches, Saint-Georges-sur-Loire. www.fermeduchardonnet.fr. Ouverture le vendredi, de 9 h à 12 h 30 et de 15 à 19 h 30, et le samedi, de 9 h à 13 h.
Les fruits et légumes à la Formule frais. « Sans faire de promotion exceptionnelle, notre but est que les consommateurs payent leur panier moins cher sur l’en- semble de l’année, explique Lise Timmerman, arboricultrice à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), gérante et propriétaire du magasin. Il s’agit de les inciter, en particulier les jeunes, à manger de plus en plus de fruits et de légumes frais, en se faisant plaisir. On travaille avec une dizaine de producteurs locaux et nous appliquons une marge raisonnable qui leur permet de vivre de leurs productions. » Ouvert à Saint-Jean-de- Linières depuis le 7 octobre, Formule frais s’appuie, à l’heure actuelle, sur 1 500 clients réguliers hebdomadaires. De quoi satisfaire l’arboricultrice de 26 ans. « On a réalisé un gros mois d’octobre, novembre a confirmé la tendance. Samedi dernier, nous avons encore reçu de nouveaux clients. Le bouche-à-oreille fait son œuvre… » Le magasin, d’une surface de 290 m2, est axé à 80 % sur les fruits et légumes. Les 20 % restants sont consacrés aux produits du terroir et aux produits régionaux (vins, miel…). Trois personnes à plein temps ont été embauchées. Les surfaces multifrais représentent actuellement 8 % du marché national des fruits et légumes. « Ça monte doucement, et on sent qu’il existe un réel potentiel, conclut Lise Timmerman. Nous espèrons que le magasin de Saint-Jean sera le premier de nombreux autres. » Formule frais, route d’Emmaüs, Saint-Jean-de-Linières. Ouverture : du lundi au jeudi, de 9h à 12h30 et de 14h à 19h30. Vendredi et samedi, de 9h à 19h30 (journée continue).
Dans le canard, tout est bon ! De 5 canards gavés en 1983 à 6 500 aujourd’hui… Telle est la progression qu’a connue, en 25 ans, la Maison Corabœuf, à Vihiers. Production, gavage et transformation : tout est fait sur l’exploitation. « C’est le foie gras à l’état pur, explique Claire Corabœuf, qui s’occupe du volet commercialisation – transformation au sein de l’exploitation. Par exemple, le gavage demeure effectué manuellement, dans des cages. » La traçabilité de l’ali-mentation des canards est garantie. « Pour le maïs, nous travaillons avec un négociant de la Salle-de-Vihiers. Quant au blé utilisé pour le prégavage et le gavage, il est récolté sur l’exploitation. » Tout au long de l’année, les foies sont vendus entiers, en conserves, sauf lors des Fêtes de fin d’année, où certains sont vendus frais, c’est-à-dire crus. « Les gens se mettent de plus en plus à cuisiner le foie gras. C’est de bon ton de dire que l’on cuisine soi-même son foie », souligne Claire Corabœuf. Mais un canard, ce n’est pas seulement son foie… « On transforme tout. Le canard, c’est comme dans le cochon : tout est bon ! On vend beaucoup de ril-lettes de canard, qui ne sont pas mixées, et conservent toute la saveur de la viande. On réalise aussi des confits, magrets, du pâté, des gésiers… Et nos foies, on les cuisine au naturel, seulement assaisonnés avec du sel et du poivre. Venir chez nous, c’est l’assurance d’obtenir des produits conformes aux règles de l’art. » Membre du groupement de producteurs la Ferme angevine, la Maison Coraboeuf cherche à se faire connaître hors d’Anjou. « Nous avons des clients de la région nantaise et de Vendée. Nous participons également deux fois par an au salon Paris Fermiers, où des producteurs viennent présenter leurs produits en direct de la ferme. »
J.-F.M.
Maison Corabœuf, La Télachère (route de Doué-la-Fontaine), Vihiers. Du lundi au vendredi : 9 h – 12 h 30, 14 h – 18 h 30. Samedi et dimanche : 14 h – 19 h (en décembre). Sinon, le samedi sur rendez-vous. Tél : 02 41 75 82 39.