Actualité syndicale
La réforme de la Pac en débat
Baugeois, Segréen et Samurois étaient les dernières étapes de la tournée régionale de la FDSEA de Maine-et-Loire. L’occasion d’évoquer l’actualité agricole.
La tournée régionale du bureau de la FDSEA s’est poursuivie devant des salles particu- liè-rement garnies (plus de 600 personnes réunies en cinq réunions). Beaucoup de sujets restaient à l’ordre du jour : bien sûr, les éleveurs, tant laitiers que producteurs de viande avaient besoin d’expli-cation sur les résultats de leurs actions. « Même si c’est imperceptible pour nous, dans nos exploitations, les actions devant les abattoirs ont eu un premier effet sur les cours qui ont stoppé leur chute infernale. L’autre fait important de cette négociation est que l’interprofession a repris le dialogue quant aux accords interprofessionnels sur le classement et la présentation des carcasses. Nous devons y gagner la moitié de ce qui nous manque. Nous restons vigilants sur les cours de la viande », indiquait Mickaël Bazantay, président de la section bovine.
Faire les meilleurs choix
L’accord de prix du lait méritait aussi quelques commentaires (cf article Anjou agricole du 5 décembre). « L’interprofession laitière a maintenant du temps pour négocier un accord dans la sérénité et préparer l’avenir. L’organisation de la filière doit redevenir une priorité », commentait Pascal Poulard, secrétaire général de la FDL. Même si leur actualité était moins brûlante, les autres productions ont fait l’objet de commentaires sur l’évolution des charges et le resserrement des marges, notamment concernant les productions végétales qui connaissent, elles aussi, un retournement de tendance en cette fin d’année 2008. Les nouvelles contraintes (plan éco-phyto 2018) ont longuement été commentées, les producteurs craignant des impasses techniques avec la suppression de nombre de molécules phytosanitaires alors qu’aucune mesure alternative n’existe dans certains cas. La présentation de la réforme de la Pac a suscité de fortes inquiétudes : « le découplage de la PAB veau ne va-t-elle pas déstabiliser cette filière et celles qui y sont liées, je pense notamment au lait et à la viande ? », interroge un producteur de viande. « Si on nous prélève tout ce qui est annoncé, pourra-t-on résister ? », demandera un autre. Christiane Lambert a rappelé que ce qui était présenté « était surtout une boîte à outils que la France avait à sa disposition pour réorienter les soutiens et ainsi les légitimer. Il reste à faire les meilleurs choix. Nous regrettons par ailleurs qu’aucun pays n’ait remis en cause la poursuite de la dérégulation des marchés engagée par la Commission ». Les sujets d’actualité ne manquent donc pas. De quoi alimenter la réflexion lors des assemblées générales cantonales prévues courant janvier.
SYLVAIN DAURY