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La Région soutient la filière chanvre

Fin juin, le conseil régional a octroyé une enveloppe de 2 millions d’euros pour financer le développement de la coopérative Hemp’It, à Beaufort-en-Vallée.

Plant de chanvre à maturité, dans une parcelle située à la Bohalle.
Plant de chanvre à maturité, dans une parcelle située à la Bohalle.
© AA

« Cette enveloppe va nous permettre d’accomplir des ruptures technologiques. » Christophe Février, directeur de la coopérative de production de semences de chanvre Hemp’It, se réjouit de la décision du Conseil régional de débloquer 2 millions d’e en faveur du développement de la filière locale.
Intervenu fin juin, le vote récompense un « projet innovant de biotechnologie », appliqué à une plante dont les nouveaux usages industriels sont en pleine expansion. Pour sa part, l’établissement de Beaufort-en-Vallée a ciblé quatre débouchés principaux : fibre textile et technologique, production de biomasse pour l’agro-industrie, protéines végétales pour l’alimentation humaine, industrie des bio-plastiques.
« La plupart des bateaux en polyester arrivent bientôt en fin de vie, et pour le moment il est impossible de les recycler », observe Christophe Février. La fibre de chanvre a donc là aussi une carte à jouer.
La majeure partie (1,7 million d’euros) du financement de la Région sera consacrée à la recherche. « Nous allons intégrer dans nos installations un pôle R&D qui nous permettra d’identifier les orientations techniques nécessaires à la création de nouvelles variétés de chanvre, sans nous limiter, comme avant, à la sélection et à l’amélioration des  souches existantes », annonce le directeur de Hemp’It.
Un labo et des chambres de culture qui trouveront leur place au sein du nouveau siège social de la coopérative, en construction à partir de fin juillet non loin du site historique des Sables. L’infrastructure des locaux administratifs sera entièrement constituée de matériaux bio-sourcés issus du chanvre.

L’outil de production y sera modernisé, avec notamment un appareil de tri optique (les 300 000 c restants de la subvention régionale), un convoyeur humide, un dispositif de séchage au gaz naturel. « On va pouvoir affiner notre productivité, pour passer de
2 000 à 3 000 t annuelles de semences », anticipe Christophe Février.

Le cannabis à usage médical fait également partie du projet de diversification de Hemp’It. Mais dans ce dossier, le statu quo demeure. Certes, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a donné mi-juin son feu vert à l’expérimentation en France, pendant 2 ans,  de produits contenant des molécules de cannabis. Ceux-ci  visent à soulager la douleur des patients souffrant d’épilepsie, de sclérose en plaques ou de cancer. La période de validation est destinée, d’une part à s’assurer des bénéfices réels du principe actif avant d’envisager son extension thérapeutique, d’autre part à étudier la mise en place d’une filière française d’approvisionnement sur ces matières premières. Car les médicaments seront importés des Etats-Unis ou d’Israël. « Avant même l’annonce de l’ANSM, nous avions  sollicité une autorisation du ministère de la Santé pour des essais de sélection variétale et de production de semences sur des souches à usage médical. A ce jour, nous n’avons pas reçu de réponse de la direction générale. Il faudra encore du temps pour bien cerner toutes les facettes de cette nouvelle production. Mais les agriculteurs chanvriers sont prêts à produire des plantes pour soigner les gens, cela fait sens pour eux », conclut Christophe Février.

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