Aller au contenu principal

Sanitaire
La vaccination obligatoire s’organise

L’assemblée générale du GDS 49, jeudi à Angers, a permis de faire un point sur l’avancée de la fièvre catarrhale (FCO) avant la nouvelle campagne de vaccination qui débutera le 15 décembre. contre les sérotypes 8 et 1 de la FCO

« Il existe 24 sérotypes différents de FCO », a précisé Pour Anne Touratier, adjointe à la direction de la Fédération nationale des GDS (au micro).
« Il existe 24 sérotypes différents de FCO », a précisé Pour Anne Touratier, adjointe à la direction de la Fédération nationale des GDS (au micro).
© AA

Vaccination, accès aux doses, inquiétudes sur l’exportation des animaux, sérotypes 1, 8 et maintenant 6… : les questions concernant la fièvre catarrhale étaient nombreuses lors de l’assemblée générale du GDS, jeudi dernier à Angers. L’occasion de faire un point de la situation alors qu’un arrêté ministériel vient de rendre obligatoire la vaccination pour les sérotypes 8 et 1, sur tout le territoire français.

L’évolution de la maladie en France. Tout l’Hexagone est actuellement touché par la FCO (voir la carte). Au 10 novembre, on comptabilisait en France 22 902 foyers de BTV 8, 3 524 cas de BTV 1 et 73 cas de 1 et 8 dans un même cheptel. « Le cœur de la zone 2007 est moins touché en 2008, car une immunité naturelle s’y est faite », a précisé Anne Touratier, adjointe à la direction de la FNGDS. Le sérotype 8 touche d’abord les bovins (63 % des cas) et les ovins (35 % des cas). La tendance de la répartition des espèces concernées est la même avec le sérotype 1 : 53 % de bovins, 37 % d’ovins. « Nous étions très inquiets, fin août, de la remontée du sérotype 1 depuis l’Ariège et la Haute-Garonne, a expliqué Anne Touratier. Mais la progression vers le nord s’est ralentie. » Cependant, fin octobre, la détection de foyers de sérotype 1 à l’extrême ouest du Finistère sus-cite de nouvelles interrogations. « Jusqu’ici, la progression de la maladie se faisait en tache d’huile, par l’avancée des vecteurs de la FCO. Ici, le virus fait un bond de plusieurs centaines de kilomètres ». La maladie est apparue dans un élevage qui n’avait pas acheté de bovins. Des enquêtes sont en cours pour découvrir l’origine de la contamination.

En Europe. Le virus a tendance à diminuer en 2008 dans les zones les touchées : en Allemagne, 1 398 foyers ont ainsi été détectés en 2008, contre 23 000 en 2007. De même en Belgique. Mais la FCO n’a pas fini de faire parler d’elle pour autant. « Une très mauvaise nouvelle est parvenue des Pays-Bas le 25 octobre, avec la découverte de quatre foyers du sérotype 6 de la FCO, rappelle Anne Touratier. Ce sérotype pourrait être d’origine vaccinale, mais cela reste à vérifier. Il est en effet homologue d’une souche vaccinale sud-africaine ». Les enquêtes s’orientent sur une importation illégale de vaccins vivants atténués. Depuis, trois foyers de ce sérotype 8 ont été détectés en Allemagne, près de la frontière néerlandaise. « Il existe 24 sérotypes différents de FCO, a précisé Anne Touratier. D’où l’urgence d’accélérer la recherche en la matière. Des labos essaient de mettre au point des vaccins adaptés à plusieurs sérotypes ».

Les impacts économiques. Une enquête a été réalisée par l’Institut de l’élevage, auprès de 60 élevages ovins, 45 bovins allaitants et 45 bovins laitiers. En ovins, la marge brute d’un élevage touché chute en moyenne de 50 %. Mais l’impact est très variable d’une exploitation à une autre : de 0,4 % à 106 %. En systèmes bovins allaitants, l’impact économique est de 8 % en moyenne, et en lait, de 7 %.

Indemnisation des élevages. Une caisse de solidarité santé animale a été mise en place par la Fédération nationale des GDS. Une aide forfaitaire est fixée à 45 euros par bovin traité. Elle est de 7,50 euros par animal pour les ovins et caprins.

La nouvelle campagne de vaccination. La vaccination devient obligatoire pour les sérotypes 8 et 1, pour les espèces ovines et bovines. Les éleveurs caprins pourront, eux, vacciner leur cheptel de manière volontaire.La campagne de vaccination commencera le 15 décembre. Elle se déroulera sur tout l’hiver, avec deux injections à prévoir en primo-vaccination puis des rappels. L’objectif des services vétérinaires est une livraison de la moitié des vaccins en décembre-janvier-février, et l’autre moitié en mars-avril, avec une clôture des vaccinations le 30 avril. La vaccination sera effectuée par les vétérinaires sanitaires dans le cadre de la prophylaxie annuelle. Problème : il risque de manquer de doses de vaccin pour le sérotype 1. « Un plan spécifique est en cours d’élaboration pour donner la priorité aux animaux destinés à l’exportation », a précisé Agnès Werner, chef de service à la DDSV. Le vaccin devrait être financé à 50 % par l’UE. Quant à la vaccination, le GDS souhaite aller vers un « tarif horaire plutôt qu’à l’animal », le tarif à l’acte ayant été « perçu comme abusif dans certains cas ». La campagne de cet été a été réalisée dans une période peu favorable à la prophylaxie, car beaucoup d’animaux étaient en extérieur. Seules 50 % des doses disponibles pour le Maine-et-Loire ont été utilisées. Mais « on a pu en vérifier l’efficacité, a souligné Agnès Werner. La majorité des foyers d’infection découverts l’étaient dans des cheptels non vaccinés ». Le GDS Maine-et-Loire regrette que les pouvoirs publics n’aient pas opté dès cet été pour une prophylaxie généralisée : « Cela aurait peut-être limité les perturbations à l’export, les marchés et les cours de la viande », a souligné le président Jean-Claude Coste.

Pourquoi vacciner ? L’objectif principal est de limiter les risques cliniques de la maladie. Il s’agit aussi de maîtriser la circulation du virus et de permettre les échanges d’animaux. Quant à savoir si une vaccination généralisée permettra d’aller vers l’éradication de la maladie. « Ce n’est pas du tout certain, a confié Anne Touratier, et cela pour plusieurs raisons, entre autres l’éventualité d’un réservoir viral au sein de la faune sauvage. »

Les réseaux sentinelles. En Maine-et-Loire, une première campagne de surveillance épidémiologique a été effectuée sur la base du volontariat, auprès de 150 cheptels, pour un coût de 20 000 euros. Depuis octobre 2008, la surveillance du sérotype 1 s’organise au niveau national. Elle se fait, cette fois, de manière aléatoire et non plus volontaire. Chaque mois, 40 cheptels de Maine-et-Loire seront tirés au sort par la DDSV. Un prélèvement sera effectué sur un bovin, avec recherche des sérotypes 1 et 8 si la sérologie s’avère positive.

S.H.

Renseignements sur les sites internet www.fcoinfo.fr et www.gds-paysdelaloire.com

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Jean-Claude Bretault, 55 ans et Vincent Ory, 45 ans, associés de l'EARL de la Bouillère. Installés sur 150 ha, ils élèvent 75 truies en naisseur-engraisseur et 73 vaches laitières. Il y a un robot de traite depuis 2009.
Qui pour remplacer Jean-Claude ?
À l'EARL de la Bouillère à Mauges-sur-Loire (La Pommeraye), Jean-Claude Bretault a entrepris, avec son associé, une série de…
Yohann Serreau, producteur en Eure-et-Loir, président de l'Unell.
Ruptures de contrats avec Lactalis : "Une solution pour chaque éleveur à la fin de l'année"

Suite à la décision unilatérale de Lactalis d'interrompre la collecte auprès de 272 éleveurs,  l'Unell (Union nationale…

Un ciné-débat sur les femmes en agriculture

Rencontre avec Valérie Gohier, ancienne agricultrice et aujourd'hui formatrice, qui témoignera à la soirée ciné-débat…

Patrick Pineau et sa fille Marie, de l'entreprise Atlantic Aviculture Services, installée à Tillières
Atlantic aviculture services prend son envol

Société créée en 2009 par Patrick Pineau, AAS (Atlantic aviculture services) continue, malgré les aléas sanitaires, à…

Maladie hémorragique épizootique en France.
Point sur la MHE et la FCO en Maine-et-Loire
Le Maine-et-Loire est largement touché par la MHE et dans une moindre mesure, la FCO8. Aucun cas de FCO 3 à ce jour.
Megane Colineau, Aubin Maussion et Paul Asseray ont témoigné de leur parcours à l'installation.
Conseils aux futurs installés

Au forum à l'installation de JA49, jeudi 14 novembre, au Domaine du Matin calme (Juigné-sur-Loire), trois jeunes installés ou…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois