Élevage
Le plan loup bientôt activé en Anjou
Le préfet a décidé d'activer le premier niveau du plan loup dans le département. Une cellule de veille devrait être mise en place à partir de janvier 2025.
Le préfet a décidé d'activer le premier niveau du plan loup dans le département. Une cellule de veille devrait être mise en place à partir de janvier 2025.
Attendu et demandé par la profession, le plan loup va être prochainement activé par le préfet de Maine-et-Loire. Suite à la réunion du 31 mai, rassemblant les services de l'état, la Chambre d'agriculture, les syndicats agricoles, les associations environnementales, l'AUCT 49 (1) et office français de la biodiversité (OFB), il a décidé de placer le département en cercle 3, soit le premier niveau du plan loup national, à partir de janvier 2025. Une décision dont l'officialisation est retardée par le récent calendrier électoral.
Sensibiliser les éleveurs
L'activation du cercle 3 permet de mettre en place une cellule de veille afin de faire un point de situation, plusieurs fois par an, sur la présence du loup dans le Maine-et-Loire. "C'est aussi un moyen de communication auprès des éleveurs, souligne Sylvain Piet, élu FDSEA49 en charge du dossier. Nous allons pouvoir les sensibiliser sur le risque loup et sur la procédure de relevé d'indices." En cas d'attaques, il faut en effet joindre l'OFB au plus vite pour que les agents, formés au recueil d'information, relèvent les indices.
Dispositifs de protection
"Ce premier niveau facilite également l'accès à des moyens financiers pour développer des dispositifs de protection, se félicite Sylvain Piet. Cela prend en partie en charge l'achat et la formation d'un chien de protection. Cela permet aux éleveurs d'anticiper". La formation d'un chien de protection prend effectivement deux ans selon l'AUCT49. Son coût d'achat est estimé entre 500 et 700 € et son entretien à environ 1 000 € par an.
"Mais il faut avant tout choisir le bon chien, insiste Odile Chancerelle, secrétaire de l'association et une des deux personnes relais de l'Idele dans le département. Nous conseillons donc aux éleveurs de se renseigner au préalable". L'association intervient dans les sessions de formation organisées par la Chambre d'agriculture. L'aide accordée serait de 80 % pour l'achat du chien (avec un plafond) et de 100 % pour la formation.
Indemnisation des élevages
Enfin, en cas d'attaques avérées de loups sur les troupeaux d'ovins et de caprins, ce niveau 3 enclencherait l'indemnisation des éleveurs. Les autres espèces d'animaux ne sont pour l'instant pas concernées par ce dispositif. "Reconnaître le département comme une zone possible d'expansion du loup est fondamental, déclare Odile Chancerelle. Les éleveurs commencent à se mobiliser au sein d'un collectif pour apprendre comment fonctionne le loup". Selon elle, les chiens de protection devront se multiplier dans les élevages. "Un chien protège un lot d'animaux, il en faudra donc plusieurs pour l'ensemble du troupeau", prédit-elle.
Analyses génétiques
À ce jour, la présence du loup n'est pas avérée sur le territoire. Les indices analysés par les agents de l'OFB suite à des signalements de cadavres d'animaux domestiques ces dernières années ne se sont pas révélés concluants (voir carte ci-contre). Comme le rappelle l'office, les analyses génétiques sont la seule façon de prouver l'espèce du prédateur, sans quoi il n'est pas possible de faire la différence entre un loup et un grand canidé.