Aller au contenu principal

La viande in vitro nourrit des interrogations

La 1ère édition d'#Esafoodtech s'est déroulée à l'ésa d'Angers, jeudi 21 novembre, avec pour thème, "quel futur pour notre alimentation ?". Source de protéine animale, la viande issue de l'agriculture cellulaire est une des solutions pour nourrir une population grandissante, affirme un de ses défenseurs, Etienne Duthoit.

Etienne Duthoit, fondateur et directeur général de Vital Meat.
Etienne Duthoit, fondateur et directeur général de Vital Meat.
© AA

Des usines de fabrication de protéines animales pourraient-elles voir le jour dans quelques années dans nos  campagnes ? C'est ce qu'envisage Etienne Duthoit. Le fondateur et directeur général de Vital Meat (groupe Grimaud), a expliqué, lors d'une conférence d'#Agrifoodtech, le concept d'agriculture cellulaire, parfois aussi appelé "cell-based meat", ou encore "clean meat". A partir de lignées cellulaires aviaires stabilisées (de poulet et de canard en l'occurrence ici), une protéine qui possèdant la même matrice nutritionnelle que la viande est fabriquée  en environnement contrôlé, « dans des cuves telles des fermenteurs à bière ». Etienne Duthoit y voit un des moyens de nourrir une population grandissante, et en même temps, d'apporter une réponse aux problématiques des gaz à effet de serre, d'empreinte écologique, d'antibiorésistance, de bien-être animal et d'éthique (l'agriculture cellulaire ne requiert pas l'abattage d'animaux) : « pour la première fois dans l'histoire de la production de protéines animales, il semble possible de concilier production de masse et respect de l'animal et de l'environnement ».


Restaurants haut de gamme
La viande cellulaire, ce serait pour quand et à quel prix ? Le spécialiste ne cache pas que pour l'heure, il reste de « grosses barrières technologiques à franchir ». Ces produits pourraient « arriver d'ici
2 à 3 ans sur le marché, dans des lieux comme des restaurants haut de gamme, à travers des  marques militantes, et ensuite à travers des grandes marques de l'industrie agro-alimentaire  ». Le prix évoqué s'élève pour l'heure à  « quelques milliers d'euros du kilo ». Bref, ce ne sera pas « un produit qui va envahir les rayons mais qui va concerner un petit pourcentage de consommateurs ». Avant de se démocratiser à terme, selon Etienne Duthoit.


Acceptation par les consommateurs
Il faudra aussi passer la barrière de l'« acceptation » par le consommateur. Mais le concepteur est confiant et se permet d'imaginer que d'ici 20 ans, les alternatives à la viande traditionnelle pourraient représenter « la moitié de l'offre de protéines animales ». Plusieurs start-up comme Vital Meat ont émergé de par le Monde (aux états-Unis, en Israël, au Japon...). étienne Duthoit évoque aussi le projet d'une société française qui « ambitionne de produire du foie gras de culture ».
Beaucoup de questions ont fusé dans la salle à l'issue de cet exposé. Quelle traçabilité pour le consommateur ? Comment un client qui commande des nuggets par exemple pourra savoir si leur contenu est constitué de  viande traditionnelle ou de viande de culture ? « Il y aura un devoir d'informer le consommateur », souligne étienne
Duthoit. Parlant de « changement de paradigme », celui-ci ne s'interdit pas d'envisager que les mentalités puissent radicalement changer et qu'un jour, « si on se projette d'ici 30 ou 40 ans, ce serait la viande traditionnelle qui ferait l'objet d'un étiquetage ». Sous-entendu, parce que la norme serait devenue alors de manger de la viande issue de l'agriculture cellulaire...
D'autres participants s'interrogent aussi sur le devenir des paysages agricoles, qu'ils imaginent mal sans élevages, prairies et cultures. « L'idée n'est pas d'arrêter de manger de la viande !, rétorque étienne
Duthoit. Mais de bien prendre en compte que la protéine animale est la meilleure en termes de nutrition ». Pour lui, son concept répond à une urgence alimentaire : « 70 % de la surface agricole utile est occupée par l'élevage dans le Monde. S'il faut produire 100 millions de tonnes de plus de viande à l'horizon 2050, ce sera impossible de le faire avec l'élevage, estime-t-il. L'idée est bien de proposer un produit connexe, mais par de remplacer la viande ».
Des inquiétudes surgissent aussi quant à la pollution que pourraient engendrer des "usines à viande". étienne
Duthoit veut dissiper ces peurs : « il ne faut pas se faire un fantasme d'une usine très complexe ». Et de souligner : « l'enjeu de production, si on y répond seulement avec des animaux, on va aller vers des concentrations  d'élevage... ».
S.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

Emmanuel Gourichon et Marie Renou élèvent une centaine de chapons pour les fêtes de fin d'année.
Des volailles bio pour les fêtes

Emmanuel Gourichon et Marie Renou, de l'élevage Un grain de folie à Lys-Haut-Layon, élèvent des chapons, dindes et pintades…

Nathalie Gimonet (directrice de cabinet du préfet), Pierre-Julien Eymard (directeur départemental des territoires (DDT 49), Frédéric Rozet (chef de service départemental OFB 49) et Régis Gallais (référent réseau loup à l'OFB Pays de la Loire) ont tenu un point presse sur le loup vendredi 13 décembre.
L'OFB explique sa démarche de recherche d'indices

Accusée par certains de chercher à dissimuler la présence du loup sur le territoire départemental, les responsables de l'OFB…

Nicolas Le Labourier, de Quatuor Transactions et Gwenaëlle Durand, de Cerfrance Maine-et-Loire, ont évoqué l'accompagnement à la transmission d'entreprise effectué par les deux structures partenaires.
Après 2 années favorables,  des temps plus compliqués
Cerfrance Maine-et-Loire a dressé la semaine dernière un bilan des résultats économiques de l'année 2023, les tendances pour l'…
Levée de céréales bio à La Bohalle.
Une bonne levée, peu de maladies
Début décembre, les semis de céréales sont quasiment terminés dans le Maine-et-Loire, avec une levée plutôt bonne et, globalement…
L'équipement de la SCEA de Roumé a permis de sécher 314 tonnes de luzerne en 2024.  La partie droite du bâtiment abrite, quant à elle, des cellules de stockage des céréales de l'exploitation.
Le choix du foin séché en bottes
La SCEA le Roumé, à Yzernay, a investi dans un séchoir à bottes. L'exploitation ouvrait ses portes dans le cadre des Jeudis du…
Plein les bottes de la paperasse !

La FDSEA et les JA49 ont mené cette semaine une série d’actions sur tout le département pour dénoncer les entraves…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois