Bio
L’agriculture biologique trouve sa place au sein du groupe
C’est dans un esprit d’ouverture qu’une rencontre, fixée à l’initiative de la FRSEA et la Chambre régionale d’agriculture, a eu lieu avec les représentants du groupe Terrena pour le dossier bio.
accorde une place à la bio parmi ses filières.
Une rencontre des professionnels agricoles s’est déroulée avec Terrena Bio. « Comme nous l’avons fait avec d’autres organisations professionnelles, nous sommes favorables à ce type de rencontres pour échanger. Nous avons pour objectif de travailler avec les producteurs sur la construction de filières dans la recherche de valeur ajoutée via nos outils de transformation », introduisait Vincent Caillon administrateur, responsable du dossier au sein du groupe.
Une filière qui ne part pas de rien
En Pays de la Loire, on assiste à une augmentation des surfaces en conversion avec plus de 9 000 ha pour la seule année 2009 poussée par la politique issue du Grenelle de l’environnement. Ces surfaces s’ajoutent aux 65 884 hectares déjà engagés qui faisaient des Pays de la Loire la premiére région en surfaces pour la bio.
Pour la coopérative, l’agriculture biologique n’est pas non plus un fait nouveau, des outils de transformation dédiés à cette filière existent depuis 1997. Avec trois abattoirs, deux usines de nutrition animale, une usine de traitement de lupin bio, un moulin et un silo de collecte de céréale, les outils de transformation sont opérationnels sur le territoire et témoignent de son activité. « La coopérative est présente depuis longtemps dans la filière mais n’avait jusqu’ici pas structuré et regroupé ses moyens. Aujourd’hui, l’agriculture biologique va devenir une entité à part entière et trouver sa place au sein du groupe », expliquait Gilles Rambault en charge du dossier.
Construire des filières de l’amont à l’aval
Pour chaque filière, la structuration s’organise et les questions stratégiques ne manquent pas. « Les filières animales se développent en Pays de la Loire et entraînent une flambée des coûts de l’aliment. La question se pose de la place donnée aux grandes cultures et de l’approvisionnement en protéines qui peut parfois conduire à des dérives », interrogeait Christian Huet président de la section Bio à la FRSEA. C’est effectivement le nerf de la guerre pour cette coopérative qui souhaite arriver à terme à un taux d’approvisionnement local ou des régions en proximité entre 70 et 80 %. « Aujourd’hui, le développement des filières de volailles de chair et poules pondeuses est ralenti par la capacité d’approvisionnement en céréales et protéines. Nous devons trouver le juste équilibre », confiait Gilles Rambault. Pour répondre à la demande, des liens avec d’autres coopératives céréalières des Pays de la Loire permettent d’alimenter la filière.
Former les futurs agriculteurs et conseillers
Pour atteindre ses objectifs, la coopérative mise sur la formation technique des agriculteurs et sur l’enseignement. C’est dans cet esprit que Terrena, ainsi que les Chambres d’agriculture des Pays de la Loire contribuent au projet d’une licence professionnelle bio au sein de l’IUT d’Angers et sont prêts à travailler en partenariat sur des plateformes communes ou des événements sur l’agriculture biologique.
Miser sur le partenariat
Que ce soit sur la gamme des semences certifiées ou sur l’apport en protéine (voir encadré), le chemin est encore long à parcourir et se confronte à des questions de logistique, de traçabilité et de coût. Là encore, une contribution de la Chambre d’agriculture est envisageable et des pistes restent à explorer.
Face à la demande, la coopérative se structure mais elle ne travaille pas seule. Cette rencontre fut l’occasion de confirmer sa récente adhésion à l’Interbio Pays de la Loire, ce qui lui permettra de participer activement au sein du collège des transformateurs. Elle est également entrée dans Coop de France Bio et est depuis sa création actionnaire de la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou.
« Nous saluons la volonté d’avancer sur les filières », se félicitait Yves Beaupère, président du réseau Bio des Chambres d’agriculture des Pays de la Loire, « chacune se développe à son rythme ; seule ombre au tableau, la filière laitière qui a encore du mal à trouver ses marques », regrettait-il. « Nous comptons sur la nouvelle structuration de Laïta pour apporter des solutions qui permettront aux agriculteurs qui souhaitent s’installer ou se convertir pour produire du lait bio tout en restant dans le groupe », complétait Jean-Luc Denis, responsable Bio au Cil Ouest(1).
C’est très positivement que s’est achevée cette première rencontre avec la conviction que, chacun dans son rôle (technique, économique ou syndical), réserve une place à part entière à l’agriculture biologique dans le paysage agricole des Pays de la Loire.
Sarah Pétiard, FDSEA 49 - FRSEA
(1) Cil ouest : Comité interprofessionnel du lait.
Alimentation
Trouver des réponses au manque de protéines
Le manque de protéines pour alimenter la filière animale est une question majeure, que ce soit en agriculture biologique ou en conventionnel. Le groupe Terrena et les partenaires régionaux se mobilisent dans ce sens.
Trois mots clefs peuvent décliner cette stratégie : tester, rechercher et innover.
Dans la Vienne, en Indre et Loire ou en partenariat avec la Cavac, des essais de culture de soja ont été mis en place avec des céréaliers bio. « Cette culture sera toujours dépendante des importations mais il s’agit de trouver les conditions les plus favorables à leur production sous nos climats », expliquait Gilles Rambault. En partenariat avec, entre autre, les Chambres d’agriculture et l’Ésa, la coopérative se lance dans un projet innovant(2) de collecte de céréales et protéagineux en association. « La culture de protéagineux seule est très complexe. En association au contraire cela donne d’excellents résultats », confirmait Vincent Houben, agronome et responsable du pôle bio des Chambres d’agriculture des Pays de la Loire. C’est sur le silo de Pouancé que l’expérimentation est en court. Il s’agit de séparer les grains récoltés en association pour obtenir un produit pur qui pourra être intégré dans la formulation des aliments pour bétail. Toutes ces initiatives contribuent à répondre au plan protéine lancé à l’échelle nationale.
(2) Projet développé dans le cadre d’un
financement européen (Casdar).