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Alimentation
L’agriculture face à l’évolution du comportement des consommateurs

Quelles sont les attentes alimentaires des consommateurs ? Comment y répondre ? Éléments de réponse avec Alain Peyrieux,
enseignant de l’Esa, lors d’une matinée d’information sur l’agriculture de demain organisée par les établissements Pohu à Montigné-sur-Moine.

« Depuis une trentaine d’années, nous sommes dans la 5e transition alimentaire », constate Alain Peyrieux, enseignant en marketing à l’Ecole supérieure d’agricultures. Il est intervenu mardi 23 novembre à la réunion d’information organisée par les établissements Pohu à Montigné-sur-Moine. L’enseignant note « une accélération du rythme des transitions en passant d’une échelle de temps mesurée en milliers d’années à quelques décennies », puisque l’on vit à présent la 5e transition alimentaire, moins d’un siècle et demi après le début de la 4e. Aujourd’hui, les consommateurs demandent une alimentation de qualité à la fois sanitaire, nutritionnelle, environnementale, sociale et culturelle. Mais pour satisfaire ces nouvelles attentes, le pas de temps n’est pas le même selon les acteurs de l’alimentation. « Pour les consommateurs et la distribution, le changement  s’opère rapidement. Pour les transformateurs, cela prend plus de temps. Et pour les agriculteurs, un changement de production est beaucoup plus long à mettre en place. C’est pour cette raison que les agriculteurs doivent anticiper les évolutions alimentaires. »
 

Paradoxe de l’omnivore
Certes, le 1er critère de choix d’un produit alimentaire est la dimension santé mais le 2e critère reste le prix et la promo... « Les consommateurs font face au paradoxe de l’omnivore : d’un côté, ils se méfient instinctivement de l’aliment nouveau ou différent. De l’autre, ils ont des pulsions vers des innovations alimentaires ». Exemple de ce paradoxe ? « Ils disent vouloir une alimentation plus saine... Mais en 2019, le numéro 1 des nouveaux produits sont les biscuits Nutella... »
 

La crise, une opportunité ?
La crise Covid a amplifié la prise de conscience environnementale des consommateurs. « Ils ont pris conscience de la nécessité de la souveraineté et de la sécurité alimentaire. En même temps, ils demandent plus de transparence et de proximité avec les produits qu’ils consomment. » Les consommateurs ont besoin d’avoir confiance en ce qu’ils consomment. « Cette relation de confiance se construit grâce à la proximité, un partage des mêmes valeurs, l’échange... », souligne l’enseignant de l’Esa. Les agriculteurs ont, ainsi, tout leur rôle à jouer. Pour Alain Payrieux, la crise doit être saisie comme une opportunité. « Les agriculteurs bénéficent d’une image positive auprès du grand public. Ils doivent davantage communiquer auprès des consommateurs. Ils doivent analyser leurs attentes et surfer dessus. »
S’adapter aux exigences du consommateur, c’est ce que fait la grande distribution tous les 10 ans. « Dans les années 60, elle a proposé des prix discount, puis dans les années 70, elle a élargi la  gamme de ses produits...Après, elle a travaillé sur plus de confort dans ses rayons... »  Dans les années 2010-2020, elle a rassuré les consommateurs avec plus de transparence et de proximité. Quelle sera la prochaine exigence ? « La nouvelle tendance est au quick commerce : se faire livrer ses courses alimentaires en quelques minutes ou quelques heures. »

 

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