Aller au contenu principal

Afdi
L’agriculture familiale, moteur du Sud

Organisations paysannes françaises et du Sud se sont retrouvées à Tours, les 9 et 10 avril, lors des Rencontres internationales d’Afdi, autour de la défense des agricultures familiales paysannes comme levier de développement.

Table ronde sur la promotion de l’agriculture familiale au Sud, le 9 avril. De gauche à droite : Jean-Claude Devèze (animateur), directeur de la publication de la revue Grain de Sel (Inter-réseaux) ; Claude Cochonneau, vice-pré
Table ronde sur la promotion de l’agriculture familiale au Sud, le 9 avril. De gauche à droite : Jean-Claude Devèze (animateur), directeur de la publication de la revue Grain de Sel (Inter-réseaux) ; Claude Cochonneau, vice-pré

« Ne pas soutenir l’agriculture familiale, c’est suicidaire. C’est une question socioculturelle chez nous en Afrique. » Le vice-président de la Fédération des unions des producteurs du Bénin (Fupro), Assise Fiodendji, pose en ces termes l’enjeu de la défense de l’agriculture familiale paysanne dans les pays pauvres africains mais aussi d’Amérique latine et d’Asie. Sa promotion et sa protection comme base d’un développement socioéconomique solide au Sud est au cœur du rapport d’orientation de l’association de coopération internationale Afdi (Agriculteurs français-Développement international). Il a été discuté par les organisations professionnelles (OP) du Nord et du Sud, lors des Rencontres internationales Afdi, à Tours, les 9 et 10 avril. Le document doit maintenant être retravaillé, puis il sera amendé et voté en assemblée générale le 26 juin prochain. Enfin, un plan d’action sera décidé à l’automne en conseil d’administration.

Contexte international favorable
Pourquoi défendre ce type d’agriculture alors que la tendance des exemples au Sud (Brésil, Argentine…) est à l’apport de capitaux étrangers et à l’agrobusiness ? « Car il n’y a pas, dans la plupart des pays les moins avancés, d’autre secteur capable de fournir la richesse nécessaire à la lutte contre la pauvreté », a rappelé Eloi Canon, rapporteur, secrétaire général d’Afdi et représentant Jeunes agriculteurs (JA). Les agricultures familiales peuvent d’abord nourrir les populations, rappelle le réseau Afdi, alors que la population mondiale va passer de 6 à 9 milliards d’individus d’ici à 2050 ; donner des conditions de vie décentes aux populations rurales et freiner les processus d’exclusion sociale et d’exode rural en créant des emplois. Elle permet enfin de préserver l’environnement alors que l’érosion des sols est alarmante en Afrique de l’Ouest notamment.
Le contexte international semble favorable au soutien de l’agriculture des pays du Sud, à en croire le dernier rapport de la Banque mondiale, intitulé “L’agriculture au service du développement”. « C’est un signe politique fort », reconnaît Afdi, mais l’association attend que les institutions internationales comme la Banque mondiale ou le FMI passent aux actes en investissant massivement dans les secteurs agricoles au Sud. D’autant que la libéralisation des échanges est reine à l’OMC et dans les négociations des accords de partenariat économique (APE) entre les pays ACP et l’Union européenne.

Protections tarifaires
Les gouvernements du Sud doivent aussi promouvoir ce type d’agriculture au travers de politiques agricoles visant la souveraineté alimentaire de leur État. Ces agricultures familiales paysannes doivent alimenter en priorité les marchés régionaux et nationaux pour fournir une nourriture en quantité suffisante, et non plus se perdre à l’export. Le Sénégal et le Mali ont adopté des lois d’orientation agricole respectivement en 2004 et 2006, avec ces objectifs ; elles attendent maintenant d’être appliquées.
Ces politiques doivent aussi protéger ces agricultures face à la volatilité des prix agricoles mondiaux. Cette volatilité fait peser de nombreux risques sur les exploitants des pays les moins avancés, dont les productions sont souvent peu diversifiées. Les OP du Sud réclament donc une politique de prix rémunérateurs dans leurs États, via « une certaine protection tarifaire des produits alimentaires de base » aux frontières. « Nous avons besoin de ces protections pour nous développer », insiste Assise Fiodendji, même s’« il faut régler le problème de l’intégration sous-régionale ». Le coup de canif de la Côte d’Ivoire et du Ghana donné à l’unité au sein de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), en signant séparément un APE avec l’UE, a en effet laissé des traces.

Mobilisation des OP
Les gouvernements doivent en outre assurer la sécurisation foncière, la formation des professionnels, le développement de la recherche agricole, et donner un statut clair aux exploitants agricoles. « Nous avons besoin d’un environnement économique et financier sécurisé au travers de l’accès au crédit, d’un approvisionnement en intrants de qualité, et d’infrastructures en bon état », a souligné Jacques Bonou, président du Comité africain de la Fédération internationale des producteurs agricoles (Fipa). Les États doivent enfin conforter le rôle central des producteurs dans les choix économiques et de politiques agricoles. Les OP du Sud sont de plus en plus nombreuses et leur organisation plus structurée. La Coordination nationale des organisations paysannes (CNOP) du Mali et le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) au Sénégal ont fortement pesé sur le contenu des LOA qui ont été votées dans leur pays ; soutenus par Afdi et appuyés techniquement par les syndicats français FNSEA et JA.

Actuagri

Échanges autour de l’agriculture burkinabé

Avec une population constituée à 80 % d’agriculteurs, fort de 12 à 13 millions d’habitants, l’enjeu agricole au Burkina Faso est primordial. Les 150 personnes qui ont participé à la soirée organisée par les familles d’accueil d’Afdi (Agriculteurs français et développement international) ont pu découvrir ce pays à travers les expériences et les réflexions de trois de ses acteurs. Abdouljéllilo Siméa, producteur, Catherine Koné, agricultrice et responsable d’un groupement de femmes et Marc Gansore, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits et légumes du Burkina-Faso ont évoqué les techniques de production, le climat, la situation des marchés, les problèmes de financement ou de stockage mais également l’éducation, la préservation des territoires et les enjeux de la gestion de l’eau.  
N.H.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

A l'EARL le Pont Montreuil, à Châtelais : Thomas Jolly, conseiller territoire à la Chambre d'agriculture, Alexandre Mosset, chargé de mission agriculture et environnement à Anjou Bleu Commmunauté, Marc, conseiller agricole en recherche d'une exploitation et l'agriculteur Jean-Claude Fournier. "Je suis prêt à faire un parrainage si le jeune le souhaite", a souligné le futur cédant.
Un premier agribus en Segréen pour visiter des fermes à reprendre

Vendredi 21 mars, la Chambre d'agriculture et Anjou Bleu Communauté ont organisé le premier agribus en Maine-et-Loire. Un…

Qui sont les nouveaux agriculteurs ?

Alors que le renouvellement des générations est un enjeu majeur, l'Esa a mené l'enquête Agrinovo, sur les nouveaux…

En matière de phytosanitaires, le SRAL attire l'attention des agriculteurs sur l'absence d'équipements de protection individuels, des pulvérisateurs non contrôlés et sur les conditions d'emploi des produits.
Un bilan des contrôles qui va dans le bon sens

Vendredi 21 mars, le Préfet a réuni la profession agricole et tous les services de l'Etat pour faire un bilan des contrôles…

Olivier Brault succède à Régis Alcocer

Le vigneron Olivier Brault, installé à Brissac Loire Aubance, préside désormais les Caves de la Loire, pour deux années avant…

Anne Mahé, directrice de la fédération Groupama49, Jacques Blondet et Dylan Mortier, préventeur des risques naturels à la caisse régionale de Groupama.
Anticiper le risque inondation
Afin de mieux maîtriser les coûts de sinistres et d'anticiper les risques, Groupama initie des actions de prévention sur le…
Dans le clos de vigne associative de la Pierre à Fourneau, à Saint-Florent-le-Vieil : André Retailleau, vice-président de l'association Vigne et patrimoine du Montglonne, Daniel Thibault, trésorier adjoint et responsable des travaux et Roland Chevalier, viticulteur à la retraite et vice-président.
St-Florent adopte le cépage Floréal

À Saint-Florent-le-Vieil (Mauges-sur-Loire), l'association Vigne et patrimoine du Montglonne (VEPDM) a replanté une vigne dans…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois