Régions
“L’agriculture a un prix”
La FDSEA boucle une tournée sur le thème du revenu. Toutes les difficultés des productions y ont été exprimées.
La FDSEA vient de clore une tournée dans les régions avec pour thème “L’agriculture a un prix”. L’occasion pour toutes les productions de pouvoir s’exprimer alors que la crise laitière cristallise beaucoup l’attention ces dernières semaines. Car malheureusement, c’est bien toute l’agriculture qui souffre actuellement par manque de prix et de trésorerie.
Il a été beaucoup question de conjoncture et de prix. Des prix qui font défaut dans nombre de productions et des charges qui ont un impact considérable sur les trésoreries d’exploitation. Alors que les prix ont commencé à chuter en 2008, les charges ont juste connu un fléchissement. C’est une des raisons qui expliquent la situation de nombre de productions. Aussi, pour la journée du 16 octobre, une des principales revendications sera d’obtenir immédiatement des allègements de charges avec notamment “l’année blanche” qui consiste à un report du capital annuel en fin de tableau avec une prise en charge des intérêts générés par ce report. D’autres mesures sont demandées par la FDSEA : hausse du plafond de minimis, remboursement de la TIPP, dégrèvement TFNB, exonération de la taxe carbone, moratoire sur la redevance élevage, demandes de vaccination des animaux par les éleveurs, alléger les dispositifs de contrôle.
Redonner le pouvoir au producteur
Ces réunions furent également l’occasion de parler d’organi-sation de producteurs, de contractualisation… des mots souvent utilisés à tort et à travers ces dernières semaines et qui cachent des réalités bien différentes selon qui les emploient. Car un des principaux enjeux des années à venir est d’être capable d’avoir une véritable politique de régulation alors que l’avenir de la Pac est de plus en plus incertain. Il faut pouvoir mettre en place une meilleure organisation économique, tous secteurs confondus, pour une politique de contractualisation entre producteurs et industriels. Ces réunions sont l’occasion de voir aussi que des systèmes de contractualisation fonctionnent déjà, tel que dans le secteur des semences où des engagements sont pris entre producteurs et établissements semenciers sur les types de culture, les surfaces et les conditions de production. Pour Mickaël Bazantay, responsable de la section bovine
FDSEA, « la contractualisation reste un outil qui doit améliorer un rapport de force équilibré entre les différents acteurs d’une filière ».
Place au débat et à la mobilisation
S’en suit un débat sur un ton libre où toutes les productions et toutes les idées peuvent s’exprimer : « Cela fait trois ans que la viande bovine souffre, nous ne voyons pas le bout du tunnel. Et en plus le plan Barnier n’est toujours pas arrivé chez les éleveurs » ; « Mais pourquoi ne mettrions-nous pas en place une grève des contrôles ? » ; « Il faut retourner voir la grande distribution, c’est elle qui s’accapare les marges ». « Pourquoi les producteurs n’auraient-ils pas de prises de participation dans le capital des entreprises ? » Autant de remarques judicieuses et de bonnes idées mises en débat qui méritent d’être entendues, relayées et d’être creusées.
En tout cas, la forte parti-cipation à ces cinq réunions régionales démontre que les agriculteurs angevins sont volontaires, ont envie d'avancer et veulent prendre leur avenir en main. Il est clair qu’aucune production ne trouvera de solution toute seule. Le problème est global, les solutions seront globales pour toutes les productions et pour tous les agriculteurs. Aussi, tous à Nantes le 16 octobre.
D.B.