Viticulture
L’AOC Saumur-Puy-Notre-Dame reconnue
Les démarches des viticulteurs avaient débuté en 1975.
Satisfaction, fierté et soulagement de voir récompensées des années de démarches et d’attente. L’AOC Saumur Puy Notre-Dame vient d’être reconnue officiellement, le 12 octobre, pour la plus grande joie des viticulteurs saumurois. Vingt-trois viticulteurs de 17 communes autour du Puy-Notre-Dame se sont engagés dans la démarche volontaire et devraient vinifier 3 000 hectolitres en 2009. Ces 17 communes font toutes partie de la sphère de l’appellation Saumur rouge.
Il aura fallu beaucoup, beaucoup de temps pour aboutir à cette AOC. Philippe Gourdon s’est engagé aux côtés de Bruno Albert, président du syndicat, il y a 16 ans dans la démarche initiée en 1975 par un viticulteur aujourd’hui décédé, Henri Aupy. Philippe Gourdon témoigne de ce parcours du combattant administratif, d’autant plus difficile qu’il a fallu évoluer sans règles : « Il n’y a aucun mode d’emploi pour faire un dossier de demande d’AOC. On nous a même répondu que c’était intentionnel, pour tester notre motivation, se souvient le vigneron, qui en sourit aujourd’hui. Résultat, nous avons passé quatre ans à comprendre comment il fallait procéder… ».
Il a fallu aussi convaincre les différentes communes de s’engager. Et pour finir, la réforme des agréments a contribué, aussi, à retarder la conclusion du dossier. La reconnaissance d’une AOC est un fait assez rare pour être souligné, la grande majorité des appellations viticoles ayant été déterminées dans les années 30. La dernière, en Anjou fut celle d’Anjou-villages-Brissac en 1996.
Mise en marché le 1er juin
Le cahier des charges hisse la nouvelle appellation en haut de la gamme des rouges. Ses règles imposent un rendement de 20 % inférieur à l’appellation Saumur rouge, et un élevage plus long, avec une mise en marché le 1er juin. « Les Saumur-Puy-Notre- Dame sont des vins charpentés, structurés, vins de garde », résume Bruno Albert. Ils devraient être commercialisés entre 6 et 12 euros la bouteille et devraient, espèrent les viticulteurs, séduire les clients à l’export. La cave de Saumur a adhéré également à la démarche et en vinifiera 300 hectolitres dès cette année. « Tous les metteurs en marché s’intéressent à cette nouveauté », se réjouit Bruno Albert.
S.H.