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Le bois-énergie, l’espoir d’une filière
La filière bois vit des heures difficiles. Elle subit le double effet de la crise et des conséquences de la tempête de janvier dans le Sud-Ouest. Encouragée
par le Grenelle de l’environnement, elle cherche à faire décoller le bois-énergie.
Brain-sur-Allonnes, lundi dernier, le broyeur Biber 80 de l’entreprise Gendron avale les rondins de châtaigner à la vitesse de 100 mètres cube à l’heure. Le bois ressort de cette imposante machine sous la forme de plaquettes forestières destinées, principalement, à des chaufferies collectives ou industrielles. Après plusieurs mois de séchage, il sera vendu à l’automne prochain. Ce bois, abattu il y a un an, aurait dû servir à fabriquer des panneaux de particules. Mais entre temps, la crise économique s’est installée et la forêt du Sud-Ouest a été ravagée par la tempête Klaus le 24 janvier dernier, mettant à terre l’équivalent de sept années de production. La filière bois vit des heures difficiles, avec l’arrêt de plusieurs entreprises de pâte à papier, entre autres.
Un développement encouragé par le Grenelle de l’environnement
Dans le même temps, encouragée par le Grenelle de l’environnement, l’installation de chaudières à bois se développe : dans la région, on peut citer le quartier du Chemin vert à Saumur (1 500 équivalents logements chauffés au bois : immeubles d’habitation, équipements publics), le futur parc du végétal Terra Botanica, le quartier de la Roseraie, à Angers, qui se chauffera au bois à partir de 2012… Actuellement, une vingtaine de chaufferies collectives sont en construction dans les Pays de la Loire. « Nous mettons beaucoup d’espoir dans le bois énergie, explique Samuel Rialland, d’Atlanbois, l’inter-profession de la filière forêt-bois en Pays de la Loire. Et que les porteurs de projets soient rassurés, il y a du bois : en Pays de la Loire, des centaines de milliers de tonnes sont disponibles pour le chauffage. Mais elles ne sont pas mobilisables tout de suite par ce que certains chantiers forestiers sont difficilement accessibles et que pour structurer l’offre, il nous faut une demande ». Celle-ci devrait se développer, avec l’appui de l’Adème (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Le Grenelle a fixé des objectifs ambitieux à l’horizon 2020 faire passer l’ensemble des collectivités à 30 % d’énergies renouvelables. Le bois est la première de ces énergies. Il présente l’avantage d’être moins coûteux que le gaz et le fuel, même si les installations sont plus chères. Il faut compter autour de 20 euros par Megawatt-heure pour des plaquettes forestières, contre 45 à 70 euros pour le fuel ou 23 à 50 euros pour le gaz naturel, indique Coforouest, la coopérative forestière du Grand Ouest. Celle-ci gère et exploite 8 à 10 % de la surface forestière des Pays de la Loire (soit environ 30 000 hectares sur les 350 000 hectares de forêt).
Le bois énergie représente un débouché non seulement pour les propriétaires et exploitants forestiers mais également pour les agriculteurs qui peuvent ainsi valoriser leurs petits bois de haies.
« Ce bois d’élagage, qui est une des particularités de notre région, est perçu souvent, jusqu’ici, comme une charge. Il faut qu’il devienne au contraire une ressource », note Samuel Rialland.
Une fois broyé, le bois de Brain-sur-Allonnes est transporté jusqu’au hangar de l’entreprise Gendron, à La Daguenière, où il séchera pour descendre à environ 25 % d’humidité. L’ÉTA Gendron a ajouté à ses prestations traditionnelles en travaux agricoles (moisson, ensilage…). le bois énergie, d’abord pour écouler les grosses branches issues de l’élagage et du débroussaillage des grands espaces. « Nous nous sommes lancés dans le secteur du bois énergie en 2002 et depuis, l’activité va crescendo. Je crois beaucoup au développement du bois », confiait Martine Gendron, lundi, aux visiteurs invités par Atlanbois à une visite de chantier intitulée “Promenons-nous dans le bois”.
Soizick Héloury