FDSEA
Le conseil d’administration prévoit deux mois agités
Mai et juin risquent d’être mouvementés. Les actions laitières pourraient être suivies de mobilisations de toutes les productions pour dénoncer la répartition des marges en GMS.
La FDSEA a réuni son conseil d’administration en soirée mardi 5 mai. L’occasion pour sa présidente Christiane Lambert de présenter le rapport qu’elle a remis dernièrement au Conseil économique et social (CES) sur “Les modalités de formation des prix alimentaires : du producteur au consommateur”. Le gouvernement fait du pouvoir d’achat des français une priorité. Problème, celui-ci se fait souvent au détriment des producteurs. L’objectif de ce rapport est de comprendre comment se construisent les prix alimentaires en France avec 500 000 exploitations agricoles, 10 000 industriels et seulement 7 centrales d’achat. Pour Christiane Lambert : « Nous avons un combat à mener sur la répartition des marges qui ne doivent pas se faire sur le dos des producteurs ». Cela doit aussi servir d’argumentaires pour rencontrer la grande distribution et les pouvoirs publics. Et il pourrait être utile rapidement.
Les mois de mai et juin risquent en effet d’être mouvementés. Tout d’abord le dossier lait. Suite aux actions de la semaine dernière, le comité de suivi du Cniel du 5 mai n’a pu trouver un accord et aucun indicateur de prix du lait n’a été fixé (voir ci-dessous). La mobilisation reste donc de mise. Ces actions laitières pourraient être suivies de mobilisations concernant toutes les productions pour dénoncer la répartition des marges.
Bilan de santé : les décisions s’affinent
Sur le bilan de santé de la Pac (voir pages 4 et 5), trois groupes travaillent sur la mise en œuvre de l’article 63 (période de référence, montant du retour herbe), de l’article 68 (aides ovines et bio) et définition des nouvelles règles BCAE liées notamment aux mesures “herbe”.
Globalement dans le Maine-et-Loire, entre les prélèvements appliqués aux grandes cultures, la hausse de modulation, les 5 % liées à l’article 68 et les retours espérés, notamment sur “l’herbe productive”, les exploitations seront légèrement contributrices. Selon Jean-Paul Piet, secrétaire général, « nous avons obtenu un retour plus important sur les 50 premiers hectares et la transparence Gaec. Cela répond en partie à notre souci de prise en compte des actifs ». Certaines catégories d’agriculteurs bénéficieront de retours non négligeables, notamment les éleveurs ovins, les bio, les éleveurs herbagers, les légumiers… En fonction du type de production et d’exploitation, les impacts seront différents.
C’est pour cela que la FDSEA organisera en juin une tournée régionale Pac pour accompagner les adhérents face à ces évolutions.
Certains administrateurs se sont également fait l’écho des discussions allant bon train concernant la publication des aides Pac sur internet. Entre agriculteurs, il est facile de s’expliquer ces chiffres alors que le grand public ne connaît pas “l’historique” de ces aides. Car les raccourcis sont faciles et les consommateurs ne savent pas toujours qu’ils bénéficient indirectement de ces aides avec une alimentation abordable et saine (voir interview de Dominique Barrau en page 11).
Enfin, un point sur les cotisations syndicales 2009 a été dressé en rappelant que la relance syndicale est toujours d’actualité. Dans le contexte actuel de dérégulation des marchés, de désengagement des pouvoirs publics et de crises dans certaines productions, les agriculteurs ont plus que jamais besoin de solidarité pour gagner la bataille du prix et du revenu.
D.B.