Plan de soutien
Le Crédit agricole opérationnel
Interview de Jean-Denis Lambert, président du CAAM 49.
Le Crédit agricole de l’Anjou et du Maine a mis en œuvre le plan d'urgence à l'agriculture annoncé par le président de la République afin de pouvoir répondre dès maintenant à ses clients et sociétaires. Jean-Denis Lambert, président de la Délégation départementale de Maine- et-Loire, précise que cette mise en œuvre est déjà opérationnelle dans les agences en ce qui concerne les prêts de reconstitution de fonds de roulement.
Comment le Crédit agricole de l’Anjou et du Maine va-t-il distribuer les financements prévus dans le plan gouvernemental ? Quelles sont les conditions d'octroi ?
Jean-Denis Lambert : En tant que premier partenaire financier des agriculteurs de notre département, le Crédit agricole assurera pleinement son rôle et sa responsabilité pour accompagner les agriculteurs rencontrant de réelles difficultés de trésorerie et leur proposer la solution la mieux adaptée en fonction de leur situation. Avec les prêts de reconstitution de fonds de roulement, l'objectif est de compenser les pertes de trésorerie exceptionnelles des exploitations qui en ont vraiment besoin, aujourd'hui. Il viendra en soutien aux agriculteurs de toutes les filières de production, dont la situation le nécessiterait, par un financement limité à 30 000 € au taux fixe de 3 %, d’une durée de 2 à 5 ans, assorti d’un report possible d’une année. Pour les jeunes agriculteurs, ce taux est porté à 2,5 %, du fait d’une prise en charge par le Fonds mutualiste d’intervention du Crédit agricole. Avec la prise en charge d’intérêts par l’État, le taux final supporté par le client équivaut à 1,5 % et 0,5 % pour les JA.
Pensez-vous que la souscription de nouveaux prêts représente la bonne solution pour tous les agriculteurs ?
Certains ont effectivement besoin de trésorerie, immédiatement, et le prêt de reconstitution est la bonne solution. Pour d'autres, la solution passera par des prêts bonifiés de consolidation. Au-delà de ces prêts, le plan a prévu également d’autres me-sures dont l’allègement des char-ges financières et le dispositif d’accompagnement destiné aux agriculteurs en difficulté.
Le Plan d’urgence passe dans la plupart des cas par un prêt supplémentaire en effet. Ce prêt doit être remboursé. Ce prêt ne peut donc avoir d’intérêt que si l'agriculteur a un besoin incontournable de trésorerie aujour-d'hui et que l’entreprise, avec son système de production, montre une capacité de remboursement.
Dans les cas d’endettement saturé, l’agriculteur aura à privilégier les autres mesures comme la demande de Fac pour l’allègement des charges financières. Pour les employeurs de main- d’œuvre, le recours à la prise en charge des cotisations sociales semble la bonne solution.
Les agriculteurs sont fortement impactés par l’effondrement des cours mondiaux des produits agricoles sous l’effet de la baisse de la demande alimentaire. Le plan d’urgence est une réponse sachant que la reprise des cours s’avère la réelle solution pérenne.
J’ajouterai que c’est avec chaque agriculteur, et dans une relation de partenariat, que le Crédit agricole s'efforcera de trouver la solution la plus adaptée à la situation individuelle, tout en s'efforçant de préserver la capacité d'investissements pour le futur. En effet, l'agriculteur doit pouvoir continuer à investir, à se moderniser, dans les années qui viennent.
PROPOS RecueilliS par
Dominique Taillée