Cultures
Le gel printanier a eu raison de sa féverole
Une première expérience de cultures de protéagineux en pur peu concluante pour l’éleveur Cédric Davenet. Sa culture a été fortement endommagée.
Une première expérience de cultures de protéagineux en pur peu concluante pour l’éleveur Cédric Davenet. Sa culture a été fortement endommagée.
Agriculteur à Saint-Augustin des Bois, Cédric Davenet avait décidé cette année d’implanter de la féverole pour accroître la part de protéines végétales sur son exploitation. Il a semé une parcelle de 5 ha à l’automne et envisageait d’en faire un peu plus à l’automne prochain, 7,7 ha. Mais aujourd’hui, il s’interroge : « l’expérience de cette année n’est pas très encourageante », avoue l’agriculteur.
Un bon démarrage, compromis par le gel
La culture a été semée le17 novembre, dans de bonnes conditions, elle n’était pas touchée par l’anthracnose. Mais à partir de mars-avril, elle a explosé en végétation, cela est allé très vite, voire trop vite. Le gel printanier a été radical. Les plantes en bordures de haies ont été en partie épargnées, mais sur tout le reste de la parcelle, « il y a au mieux deux ou trois gousses sur chaque pied, alors qu’il devrait y en avoir 10 ou 15 », constate Cédric Davenet. « Mes voisins sont touchés de la même manière, sur 10 ha », indique-t-il. Pour l’agriculteur, qui a des terres à faible potentiel, c’était la première expérience de culture de protéagineux en pur. Il faisait auparavant du méteil.
Le plan protéines végétales dans le cadre du plan de relance, se donne pour ambition de doubler les surfaces d’ici 10 ans. La nouvelle Pac incitera aussi à cultiver des protéagineux. Convaincu de l’intérêt des protéagineux d’un point de vue agronomique, Cédric Davenet s’interroge toutefois sur la capacité à accroître cette indépendance protéique : « la culture des protéagineux s’avère délicate, aléatoire et peu rémunératrice », souligne-t-il.
Ayant été échaudé par la mauvaise récolte de l’an dernier, l’agriculteur a contracté une assurance climatique. Celle-ci devrait couvrir une partie des frais importants engagés pour cultiver de la féverole (1 000 euros la tonne de semence utilisée pour les 5 ha). L’agriculteur prévoit de récolter sa parcelle afin de récupérer de la semence.
S.H.