Le revenu des exploitants en baisse de 20 % sur l’année 2008
Les premières estimations tablaient sur - 15 %,
la facture est finalement de - 20,3 %.
La Commission des comptes de l'agriculture vient d'amplifier les estimations déjà publiées en décembre : la baisse de revenu des agriculteurs non salariés est évaluée à 20,3 %. Soit cinq points de plus que ce qui avait été estimé en décembre dernier. La chute est considérable pour certaines productions comme les fruits
(-37 %), les céréales et oléoprotéagineux (- 30 %), la polyculture (-27 %), les bovins viande
(- 24 %) ou les vins AOC (- 22 %). Tandis que l'élevage hors sol connaîtrait une légère hausse (+ 2 % pour le porc et la volaille) les seuls domaines à connaître un revenu apparemment en progrès en 2008 sont la production laitière et l'élevage ovin. On sait ce qu'il en est, ensuite, en 2009…
En ce qui concerne les régions, toutes sont en réduction de revenu, sauf la Basse Normandie (+ 3 %) « sauvée » par sa production laitière. Les régions les plus pénalisées sont celles qui cumulent plusieurs productions en fort déficit de revenu comme le Languedoc Roussillon, l'Aquitaine (grandes cultures et viticultures), le Limousin (bovins viande, céréales).
La FNSEA demande un rendez-vous à Bruno Le Maire
« La FNSEA demande au gouvernement et au nouveau ministre Bruno Le Maire de prendre ses responsabilités et de prévoir, comme en 2008, un rendez-vous sur le revenu agricole à l’automne ». Pour redonner du souffle à l’agriculture française, la FNSEA préconise de « trouver des solutions à une hausse des charges de plus de 12 % et plus que jamais obtenir la vérité sur la formation des prix et des marges ».
« La situation qui se dessine en 2009 ne fait hélas que confirmer la tendance de 2008 » regrette la FNSEA dans un communiqué publié le 1er juillet.
Luc Guyau, le président des Chambres d'agriculture (APCA) insiste pour sa part sur la nécessité de « préserver et de rénover les mécanismes de régulation et de filets de sécurité […]. C'est tout l'enjeu de la Pac de l'après 2013 et nous refusons de penser que le détricotage de cette politique est inéluctable ».
« D'année en année, et dans un contexte de volatilité des prix, nous subissons les effets du démantèlement des outils de régulation des marchés » commente William Villeneuve, président de Jeunes agriculteurs. Face à cette dégringolade des revenus, le syndicat demande qu'une politique volontariste et responsable soit mise en œuvre.
D’après AgraPresse