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Le Sival, premier salon d’Europe en innovation végétale

L’inauguration du Sival a eu lieu mardi après-midi, alors que le salon battait déjà son plein. La délégation d’officiels s’est rendue sur différents stands avant une session de discours.

© AA

Fort de son agrandissement de 4 000 m2, la 34e édition du Sival a constitué, cette année encore, un rendez-vous incontournable pour les professionnels du végétal spécialisé. Avec plus de 700 exposants et un cumul de 25 000 visiteurs sur les 3 jours, il fut parfois délicat de se frayer un chemin pour accéder aux nombreux stands, conférences et événements qui ont jalonné les 3 jours du salon. Christophe Béchu, maire d’Angers, s’est félicité « de vivre un grand Sival », et retient un chiffre en particulier : « la proportion d’exposants internationaux de 15 %, si importants pour un tel salon ». Christelle Morançais, présidente de la région Pays de la Loire, abonde en ce sens et considère le Sival comme « une vitrine d’excellence qui permet de faire rayonner
Angers et toute la région à l’échelle nationale, mais également internationale ». Cette renommée augure de juteux contrats à l’international pour les entreprises présentes, et des partenariats sont envisageables, notamment avec les Etats-Unis, comme en témoigne la présence du consul américain lors de la cérémonie.

Ecologie et usage de l’eau
Parmi les sujets abordés lors des discours officiels, l’écologie et l’usage de l’eau ont eu une place importante. La présidente de région a ainsi déclaré vouloir «  être la première écologiste de la région, planter 2 millions d’arbres d’ici à 2024 et obtenir le label Ferme France ». Le préfet du Maine-et-Loire, René Bidal, s’est de nouveau engagé pour « diminuer la pollution des eaux. Je me félicite du travail réalisé avec François Beaupère (NDLR : président de la Chambre d’agriculture 49) sur ce sujet ».
La délégation officielle, composée notamment de Christophe Béchu, Christelle Morançais, Séverine Darsonville (présidente de Végépolys Valley), Bruno Dupont (président du Sival), René Bidal, Jean-Marc Lézé (président de la FRSEA Pays de la Loire) ou encore James P. du Vernay (consul américain), est allée à la rencontre des différents exposants mardi après-midi. Les discussions allaient bon train autour des thèmes d’actualité en agriculture.

Un croisement chou-fleur/brocoli
Christophe Béchu a ainsi pu goûter le chou Fioretto®F1, issu d’un croisement entre un chou-fleur et un brocoli, de l’entreprise Graines Voltz, récompensé lors des Sival Innovation. Il a pu constater l’innovation continue dont les entreprises font preuve pour répondre aux demandes du consommateur. Le maire, très détendu, a ensuite été conquis par le robot desherbeur de Naïo technologies, Dino.

M.M

Retraites, élections, usage du plastique et utilisation des produits phytosanitaires ont été les principaux thèmes abordés durant la conférence de presse conjointe de la FNSEA, Légumes de France, la FNPF et la Fédération des Maraîchers nantais.
Jean-Marc Lézé, de la FRSEA Pays de la Loire résume : « tous les débats importants en France concernent l’agriculture ». En filigrane de cette conférence de presse sur la conjoncture et l’actualité des filières fruits et légumes, un ras-le-bol du monde agricole. Jean-Marc Lézé considère « qu’on ne peut pas être ceux sur qui on tape tout le temps, et d’un autre côté ceux qui apportent de nombreuses solutions quand la société en a besoin ».

Les ZNT cristallisent les tensions
Au centre des préoccupations et des débats, les ZNT imposées par le gouvernement fin décembre. Pour Robert Verger, de la FNSEA, « ce texte pose un réel souci d’interprétation. Cela envenime la situation sur le terrain, suscite de nombreuses incompréhensions et les distances semblent complètement farfelues ».
Ainsi, la FNSEA réclame un moratoire pour repousser cette décision à la prochaine période culturale, et que le manque à gagner soit compensé d’une manière ou d’une autre. Même son de cloche pour les représentants de Légumes de France et de la Fédération des Maraîchers nantais. Cyril Pogu, vice-président de Légumes de France, considère que « ce texte est sorti de manière complètement précipitée ». « Nos élus ne prennent pas assez de recul, ne nous consultent pas lors des prises de décisions et agissent selon des logiques électorales », appuie Philippe Retière, de la Fédération des Maraîchers nantais, qui « constate une dérive dangereuse donnant l’impression qu’on lâche le monde agricole ». Dans la même veine, les responsables de la filière légumes ont déploré l’interdiction du plastique pour conditionner tout ce qui est inférieur à 1,5 kg en 2021. Bruno Vila, le secrétaire général de Légumes de France est « conscient qu’il y a un réel enjeu de société sur le plastique. Mais à l’heure actuelle, nous ne sommes pas complètement prêts, et le coût économique engendré par cette mesure va être très élevé ».

Retraites et élections
Autre sujet brûlant, celui des retraites. Contrairement à de nombreuses autres professions, le monde agricole est globalement favorable à cette réforme. Cependant, Robert Verger déplore  : « nous avons été mis depuis le départ à côté de la table des négociations. De nombreux points ne restent pas satisfaisants ». Notamment les conditions de retraites pour les actuels retraités, qui ne toucheront pas les 1 000 euros minimum annoncés par le gouvernement. Autre point noir, ces 1 000 euros de pension ne concernent pas tous les ayants droits, notamment les conjoints et conjointes. Les responsables syndicaux et de filières ont également invité les agriculteurs à « se mobiliser massivement pour aller voter aux élections MSA », voire même à se présenter aux élections municipales.

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