Elevage
A l'EARL de la Porterie, des prairies multi-espèces naturellement riches en azote
Eleveur à Loiré, Jérôme Gaudin a développé un système herbager avec l’objectif de ne dépendre que très peu des achats extérieurs. Notamment l’engrais.
Eleveur à Loiré, Jérôme Gaudin a développé un système herbager avec l’objectif de ne dépendre que très peu des achats extérieurs. Notamment l’engrais.
Un reportage dans le cadre de Festi'élevage 2022.
« Limiter les intrants au maximum, c’est vraiment une priorité. Si je pouvais me passer de fioul, ce serait l’idéal mais je n’ai malheureusement pas encore de solution ! », lance Jérôme Gaudin, de l’EARL de la Porterie. Installé depuis
25 ans sur une ferme familiale, l’éleveur naisseur-engraisseur et sélectionneur en rouge des prés cherche à optimiser le plus possible son système. Grâce, notamment, à une conduite sur deux périodes strictes de vêlages, des vêlages précoces, une chasse systématique aux “UGB improductifs”.
Il s’inspire largement de la conduite de la ferme expérimentale de Thorigné-d’Anjou. « Je me suis dit, si la ferme expé arrive à atteindre l’autonomie en bio, pourquoi ne pourrais-je pas aussi y parvenir, en conventionnel ? » L’éleveur a alors décidé de faire du « copié-collé de Thorigné » en matière de prairie. « Il y a une dizaine d’années, j’ai commencé à implanter 51 % de légumineuses ». Le résultat de ce choix a été net : des fourrages de qualité, une amélioration des performances de production laitière des vaches, et par là-même des performances de croissance des veaux avant sevrage, ce qui a permis de réduire la durée de l’engraissement.
Zéro azote minéral sur prairies
En termes de fertilisation, plus aucun apport d’azote minéral n’est nécessaire sur les prairies, qui sont toutes multi-espèces, semées sous couvert de méteil (triticale, pois, vesce). L’azote est apportée par les légumineuses. La fertilisation des prairies est assurée par le fumier de l’exploitation, à raison de 12 tonnes /ha chaque année. « Mais ce n’est pas systématique, il y a des années où l’on ne met rien », précise Jérôme Gaudin.
Les surfaces en céréales, quant à elles, se sont agrandies récemment, passant de 20 à 40 ha, car l’exploitant a pu reprendre de nouvelles terres : « Désormais, je suis autonome en paille, ce que je ne pouvais pas jusqu’ici ». La fertilisation des céréales est anticipée 2 ans avant le semis, par l’épandage de fumier à 15 t/ha. Sur la culture proprement dite, il fait 3 apports classiques d’azote sur blé. Cette année, 130 U, pour un rendement de 70 qx/ha. L’agriculteur cultive aussi beaucoup de triticale, au rendement « deux fois supérieur en paille », et moins gourmand en azote (110 unités cette année, pour un rendement de 70 qx/ha aussi). Ce triticale est autoconsommé dans l’élevage. Les apports sont restreints : « avec le prix de l’azote, on ne sort pas un sac d’engrais sans mesurer les reliquats », souligne l’agriculteur, qui raisonne ses épandages grâce à la technologie Farmstar.
Lire la suite dans l'Anjou agricole du 2 septembre 2022.