Aller au contenu principal

Eau
L’eau : un bien commun à partager et respecter

Pour Érik Orsenna, les solutions sont locales dans l’exercice de la démocratie. Mais le véritable enjeu, c’est celui des sols.

Australie, Bangladesh, Chine, Argentine, Catalogne, Espagne… embarquement dans le monde de l’eau avec Érik Orsenna pour les participants à la soirée-débat organisée par la FDSEA et l’Anjou agricole, ce mercredi soir, au centre des congrès. Un voyage qui prend tout son sens en Maine-et-Loire, région aux 5 000 kilomètres de réseau hydrologique, un « véritable livre de géographie », indiquait Pascal Laizé. 

 

« Toute réponse au besoin d’eau est forcément locale »

Contrairement aux énergies fossiles, la ressource en eau n’est pas épuisable, elle fait partie d’un cycle. Néanmoins, les différentes expériences relatées dans le dernier ouvrage de l’académicien, L’avenir de l’eau, trient le bon grain de l’ivraie et pointent du doigt les situations à risque. « Ainsi en est-il des bons barrages et des mauvais barrages », indique notamment Érik Orsenna, privilégiant le pragmatisme à l’idéologie. Et d’ajouter : « Pourquoi ne pas retenir l’eau l’hiver dans des retenues, sans remettre en cause la nécessaire protection des zones humides ? Car, toute réponse aux besoins d’eau est forcément locale, poursuit-il, et aucune solution technique n’est valable partout ». Le regard de l’écrivain, également académicien, économiste et membre du Conseil d’État et de l’Académie des sciences, s’est frotté, au fil de deux années d’enquête sous toutes les latitudes, aux réalités particulières à chaque relief, chaque climat, chaque contexte politique et démographique. Pour en tirer une conclusion générale : « Apprendre à se répartir l’eau, c’est apprendre à vivre ensemble ». Il cite en exemple les agences de bassins, véritable parlement de l’eau, où s’exerce l’apprentissage de la démocratie.

S’il ne prévoit pas de crise globale de l’eau, le partage se fera plus tendu dans certains endroits de la planète où la pression démographique exacerbera les besoins : la plaine du Nil par exemple, ou l’est de l’Asie où « 47 % de la population mondiale dépend d’un fleuve qui descend de l’Himalaya ». 

La France ne manquera pas d’eau

Solutions locales, donc. Mais jusqu’où va la solidarité ? « Le besoin se confirme, suite au réchauffement climatique en cours, pour le bassin méditerranéen, analyse Érik Orsenna. Et déjà Barcelone manque d’eau. Comment réagiront les producteurs du sud de la France si les légumes de Catalogne sont irrigués avec de l’eau fournie par le bassin du Rhône ? ». Et en France ? Si la ressource et la qualité sont à gérer de près, « globalement, on ne manquera pas d’eau, estime Érik Orsenna. « La ressource n’est pas menacée et on peut, en toute quiétude, boire l’eau du robinet ». Mais il n’exonère pas pour autant les agriculteurs de leurs obligations : « La transparence est primordiale, dit-il, il faut des compteurs ». Car ce que veut Érik Orsenna, c’est que « les agriculteurs restent des producteurs, et non des jardiniers ou des aménageurs de l’espace ». Avec ce postulat : « Pour produire, en agriculture, il faut de l’eau ». Mais, ajoute-t-il aussitôt, « produire mais aussi respecter. C’est à ce prix que vous serez reconnus ». L’académicien a bien compris le véritable enjeu : pas tant celui de l’eau, mais celui du sol. Et son corollaire : l’indépendance alimentaire.

m. l.-r.


Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Anjou Agricole.

Les plus lus

A l'EARL le Pont Montreuil, à Châtelais : Thomas Jolly, conseiller territoire à la Chambre d'agriculture, Alexandre Mosset, chargé de mission agriculture et environnement à Anjou Bleu Commmunauté, Marc, conseiller agricole en recherche d'une exploitation et l'agriculteur Jean-Claude Fournier. "Je suis prêt à faire un parrainage si le jeune le souhaite", a souligné le futur cédant.
Un premier agribus en Segréen pour visiter des fermes à reprendre

Vendredi 21 mars, la Chambre d'agriculture et Anjou Bleu Communauté ont organisé le premier agribus en Maine-et-Loire. Un…

Qui sont les nouveaux agriculteurs ?

Alors que le renouvellement des générations est un enjeu majeur, l'Esa a mené l'enquête Agrinovo, sur les nouveaux…

En matière de phytosanitaires, le SRAL attire l'attention des agriculteurs sur l'absence d'équipements de protection individuels, des pulvérisateurs non contrôlés et sur les conditions d'emploi des produits.
Un bilan des contrôles qui va dans le bon sens

Vendredi 21 mars, le Préfet a réuni la profession agricole et tous les services de l'Etat pour faire un bilan des contrôles…

Olivier Brault succède à Régis Alcocer

Le vigneron Olivier Brault, installé à Brissac Loire Aubance, préside désormais les Caves de la Loire, pour deux années avant…

Anne Mahé, directrice de la fédération Groupama49, Jacques Blondet et Dylan Mortier, préventeur des risques naturels à la caisse régionale de Groupama.
Anticiper le risque inondation
Afin de mieux maîtriser les coûts de sinistres et d'anticiper les risques, Groupama initie des actions de prévention sur le…
Dans le clos de vigne associative de la Pierre à Fourneau, à Saint-Florent-le-Vieil : André Retailleau, vice-président de l'association Vigne et patrimoine du Montglonne, Daniel Thibault, trésorier adjoint et responsable des travaux et Roland Chevalier, viticulteur à la retraite et vice-président.
St-Florent adopte le cépage Floréal

À Saint-Florent-le-Vieil (Mauges-sur-Loire), l'association Vigne et patrimoine du Montglonne (VEPDM) a replanté une vigne dans…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 176€/an
Liste à puce
Consulter l'édition du journal l'Anjou agricole au format papier et numérique
Accédez à tous les articles du site l'Anjou agricole
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter d'actualités
L’accès aux dossiers thématiques
Une revue Réussir spécialisée par mois