Fiscalité
L’écotaxe suspendue : aller plus loin
Le préfet de région a reçu, le 5 novembre, une délégation d’agriculteurs et de représentants de l’agroalimentaire.
A la tête d’une délégation composée de représentants des entreprises coopératives et privées de l’amont et aval, Joël Limouzin, président de la Frsea des Pays de la Loire, n’y va pas par quatre chemins : “Monsieur le Préfet, nous sommes satisfaits de la suspension de l’écotaxte pour tous les secteurs économiques et pour la France entière ; c’était notre demande. Mais pour nous, cela ne suffit pas. Le Premier ministre a annoncé qu’il allait y avoir des discussions nationales et régionales pour envisager une écotaxe n°2. Notre position est très claire : il est hors de question pour nous que l’on mette en place une nouvelle taxe qui grèverait un peu plus la compétitivité du secteur agricole et agroalimentaire. Pour nous la priorité, c’est bien de retrouver de la compétitivité à l’échelle européenne ; cela suppose de baisser le coût du travail, d’alléger les normes et autres réglementations, en particulier dans le domaine environnemental et, bien sûr, n’ajouter aucune nouvelle taxe pour nos exploitations et entreprises.” Charles Guerlais, vice-président de Jeunes agriculteurs enfonce le clou : “certains voudraient nous faire croire que l’écotaxe pourra être répercutée par les entreprises au consommateur. Il ne faut pas oublier qu’entre l’entreprise et le consommateur, il y a le distributeur. Qui croira que Leclerc, pour ne citer que lui, acceptera de négocier à la hausse ses achats ? Ce n’est pas réaliste”.
Les représentants des secteurs amont et aval de l’agriculture, mandatés par un très large collectif de l’agroalimentaire, coopératif et privé, donnent au Préfet de région des arguments très concrets démontrant l’aberration du système écotaxe appliqué à l’agriculture et l’agroalimentaire.
Le Préfet de région se montre très attentif aux propos tenus. Il reconnaît que le mécanisme imaginé à l’origine mérite d’être expertisé en détail puisqu’il montre des lacunes, tant au niveau de certains secteurs économiques comme l’agriculture et l’agroalimentaire, qu’au niveau de son fonctionnement et de son coût de gestion.
Jean-Paul Goutines – Frsea