Emploi
L’emploi au programme du ministre de l’Agriculture à Carquefou
En visite à la station du CTIFL à Carquefou, le ministre de l’Agriculture a organisé une table ronde sur l’emploi
Après s’être rendu le 13 juillet sur une exploitation porcine en Sarthe, le ministre de l’Agriculture a fait escale à Carquefou, le 19 juillet, au Centre technique fruits et légumes du CTIFL. Pour assurer la promotion de la “boîte à outils” du gouvernement, le ministre venait signer un accord du CTIFL sur le Contrat de génération. Celui-ci prévoit l’embauche de dix jeunes en CDI sur trois ans et un maintien en poste des salariés seniors.
Contrats aidés pour l’emploi
Alors que les Contrats de génération peinent à décoller, 379 contrats signés en Pays de Loire à mi-juillet ; le ministre argumente sur le caractère novateur de ce dispositif, “un changement de mentalité qui passe de l’exclusion des seniors du marché du travail avec la préretraite, à leur valorisation dans l’entreprise pour accompagner et transmettre un savoir-faire aux jeunes”. Selon Frédéric Vincent, président des Jeunes agriculteurs des Pays de la Loire, “pour booster ce dispositif, il faudrait trouver des passerelles avec les stages de parrainage dans le cadre du renouvellement des exploitations”. Concernant le Contrat d’avenir, aide à l’embauche de jeunes sans diplôme, la Draaf constate sa concurrence directe avec l’apprentissage et le contrat de professionnalisation qui bénéficient des soutiens financiers à la formation.
L’emploi en agriculture
Ce déplacement a été l’occasion pour le ministre d’organiser une table ronde sur la
thématique de l’emploi en agriculture et dans l’agroalimentaire. Partant du constat que malgré un taux de chômage élevé (9 % en Pays de la Loire) il y a dans les filières agricoles des emplois non pourvus, Stéphane Le Foll a voulu connaître le ressenti des différents acteurs et les actions menées dans la région. Le manque de relations entre les prescripteurs de l’emploi et le milieu agricole ainsi que la méconnaissance des métiers et des perspectives de carrière qu’offre l’agriculture semble, en partie, à l’origine de cette inadéquation. Parmi les pistes de travail, la Chambre d’agriculture, en partenariat avec le Conseil régional, souhaite créer une plateforme de formation en agriculture afin de rendre plus visible et lisible l’offre de formation. Ligériaa, association régionale des entreprises alimentaires en Pays de la Loire a travaillé avec des salariés des IAA pour qu’ils deviennent des ambassadeurs afin de représenter et promouvoir les métiers de l’agroalimentaire lors des forums de l’emploi.
Pas d’emploi sans croissance
Joël Limouzin n’a pas manqué de rappeler que “pour maintenir et développer les emplois en agriculture et dans l’agroalimentaire, il fallait avant tout redonner de la compétitivité et de la stabilité aux entreprises”. Le coût du travail, la réforme de la Pac, la protection des cultures et, sujet d’actualité, les restitutions à l’exportation de volailles sont autant de facteurs qui feront l’avenir de nos filières et par conséquent des emplois liés à l’agriculture.
Hélène PAUCET
FRSEA
Interview Joël Limouzin
De la compétitivité pour pérenniser l’emploi
Quels sont les besoins en emploi en agriculture ?
L’étude de l’Arefa des Pays de la Loire, sur les besoins en emplois et en compétences en agriculture à l’horizon 2020, montre que pour la région plus de 2 000 postes seront à pourvoir chaque année.
Il s’agit principalement du renouvellement des salariés en poste qui partiront à la retraite sur cette période. La diversité de l’agriculture régionale offre un éventail très large d’emplois que ce soit dans les filières animales comme végétales mais également dans les industries agroalimentaires.
À l’occasion d’une table ronde avec le ministre de l’Agriculture à Carquefou la semaine dernière (voir page 7), il a été question de la mise en place d’une plateforme de la formation agricole. Qu’en pensez-vous ?
Il est fréquent d’accueillir des stagiaires ou de nouveaux salariés qui ne savent pas conduire un tracteur. Il y a un décalage entre les dispositifs de formation et les besoins des exploitations. Le niveau de technicité des itinéraires culturaux et du matériel a considérablement évolué et la formation doit suivre cette tendance. Il nous faut justement communiquer sur la modernité et la technicité de nos métiers pour attirer des jeunes motivés qui ont envie de faire ce métier.
L’État a créé des contrats aidés pour accompagner les entreprises dans l’embauche de salariés. Est-ce un bon dispositif selon vous ?
Mettre en place des dispositifs comme les Contrats d’avenir ou de génération c’est bien, et les entreprises agricoles doivent être informées de ces aides. Mais la priorité est de créer de la croissance pour maintenir les entreprises et les emplois qui y sont liés. Pour continuer de produire et se développer, les agriculteurs demandent une réduction des contraintes et des normes environnementales, fiscales et sociales qui détruisent toute initiative. L’évolution constante de la réglementation et les distorsions de concurrence sur le coût du travail handicapent les exploitations françaises. Il faut redonner de la compétitivité
à l’agriculture et à l’agroalimentaire pour pérenniser les emplois.